De l’université à Tiguéré

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Par Emeline Raimond
lundi 30 janvier 2017
De l’université à Tiguéré
Le travail des deux étudiants, Sidi Ba et Guillaume Bourque, a été récompensé en 2015 par le prix de l'engagement étudiant qu'ils ont intégralement reversé à la mission. Crédit photo : Mathieu Gauvin.
Le travail des deux étudiants, Sidi Ba et Guillaume Bourque, a été récompensé en 2015 par le prix de l'engagement étudiant qu'ils ont intégralement reversé à la mission. Crédit photo : Mathieu Gauvin.
Le spectacle Un rire pour un livre qui a lieu le 1er février à HEC Montréal marque la dernière étape de financement de Mission Tiguéré. Retour sur le développement du projet humanitaire, mis sur pied par l’étudiant à HEC Sidi Ba.

L’étudiant à la maîtrise en gestion des affaires internationales à HEC Sidi Ba a eu l’idée de lancer ce projet en 2013 alors que son père, originaire de Tiguéré, rentrait d’un voyage au Sénégal. « Sur les photos et les vidéos prises à l’école du village, il y avait des rats, des trous dans les murs, explique l’étudiant. Il manquait beaucoup d’éléments pour que les enfants puissent étudier dans de bonnes conditions. » Sidi a alors commencé à sensibiliser son entourage ainsi que d’autres étudiants, afin de former une équipe qui réunit aujourd’hui une trentaine de bénévoles ponctuels ainsi que cinq volontaires permanents.

La réussite du projet s’est appuyée sur la collaboration étroite des étudiants et des habitants de Tiguéré. Une partie de la famille de Sidi vit encore dans le village sénégalais, ce qui a pu faciliter le travail de recherche de contacts. Quant aux moyens de communication entre les habitants et les bénévoles, l’essentiel se fait par téléphone ou par Skype. « Ce sont des outils que l’on met à leur disposition », souligne l’étudiant à la maîtrise en sciences en affaires internationales à HEC Guillaume Bourque qui s’est impliqué dans le projet il y a sept mois.

Sidi s’était initialement donné l’objectif d’arranger le toit et le plancher de l’école, puis s’est rapidement trouvé dépassé par les réalités du terrain. Installation de l’électricité, construction de salles de classe, achat de quarante nouvelles tables et bureaux.

Pour collecter l’ensemble des fonds, les étudiants ont vendu des paniers de Noël composés de produits artisanaux ou ont organisé des cours de yoga. Cette somme a ensuite été transférée aux équipes locales et c’est à présent le directeur de l’école qui négocie directement avec les fournisseurs. « [Les villageois] sont les mieux placés pour connaître leurs besoins », explique Sidi. Pour les deux étudiants, l’objectif est de développer des outils à destination des habitants, en leur laissant le plus de contrôle possible.

Travail d’équipe

Cette mission n’est pas de tout repos pour les deux étudiants qui doivent gérer leur emploi du temps entre les études, leurs travail ainsi que leur projet humanitaire. « On se voit plus qu’on ne voit notre famille, mais cela nous apprend à travailler les uns avec les autres », souligne Guillaume. Selon les étudiants, le stress est largement compensé par la magie de l’expérience humanitaire, c’est pourquoi ils encouragent les jeunes intéressés par une démarche semblable à se lancer.

Du côté de l’Université, s’il n’existe aucun service formel pour soutenir les étudiants désireux de faire de l’humanitaire selon le responsable de l’Action humanitaire et communautaire (AHC) de l’UdeM, Jean-Philippe Fortin, des groupes leur permettent de s’entraider. « Nous offrons le groupe l’Atelier nord-sud, auquel participent des étudiants engagés autour des questions de solidarité internationale », précise-t-il. Des locaux sont mis à disposition au sein de l’Université, comme le Salon L’Oréal à HEC, dont les organisateurs de la mission Tigué ont pu disposer pour leur spectacle caritatif du 1er février. Celui-ci permettra peut-être de financer une bibliothèque dans l’école de Tiguéré.