Le covoiturage, action de partager une même voiture pour un trajet donné, est une pratique assez répandue dans le Québec contemporain. À Montréal, Allo Stop compte 85000 membres et deux fois plus sur l’ensemble du Québec. Cependant, une nouvelle forme de partage d’autos se développe : le covoiturage d’entreprise. Rencontre avec Pier-Olivier Girard, président et cofondateur du Réseau de Covoiturage.
«Si aller travailler le lundi vous enrage, partagez votre rage.» Ce pourrait être le slogan du Réseau de Covoiturage, qui a le vent dans les voiles. Depuis 2005, l’entreprise oeuvre à la mise en place et au bon fonctionnement du covoiturage dans les entreprises, municipalités et sociétés de transport.
Le Réseau compte à l’heure actuelle plus de 32000 membres, répartis sur une cinquantaine d’entreprises, au Canada et aux États-Unis. En avril 2009, Hydro-Québec s’est jointe à cette initiative et en janvier 2010, Bell Canada, Bombardier et Groupe Pages Jaunes lui ont emboîté le pas.
Ce sont les entreprises qui payent afin d’implanter le covoiturage en leur sein. Pour les convaincre de réaliser cet investissement, le président et cofondateur du Réseau de Covoiturage, Pier-Olivier Girard soutient que «s’il y a un problème d’engorgement du stationnement d’une société, ça revient souvent moins cher à l’entreprise de mettre en place un programme de covoiturage plutôt que d’acquérir un nouveau terrain et de l’aménager».
M. Girard ne peut toutefois pas dire combien cela coûte aux travailleurs : le Réseau préfère laisser à la discrétion des conducteurs et passagers les questions de partage des coûts.
Le plus grand défi de ce type de covoiturage selon Pier-Olivier Girard est de « conscientiser les individus qui se déplacent seuls et qui tiennent à l’impression de liberté que leur procure cette solitude quotidienne».
La sensibilisation et l’image verte que peut apporter le Réseau à une entreprise sont un puissant outil marketing. Par exemple, un outil de calcul de consommation de CO2 est accessible sur le site Internet du Réseau de Covoiturage (www.covoiturage.ca) et sert à cette sensibilisation économique et environnementale.
La consommation de CO2 y est calculée selon le trajet et le nombre de personnes dans la voiture. Le Réseau de Covoiturage est également accessible gratuitement aux particuliers pour des déplacements dans l’ensemble de l’Amérique du Nord.
Le covoiturage est en vogue et fait penser à une délicieuse affirmation du réalisateur de Québec-Montréal, Ricardo Trogi: «Un même point de départ, un seul chemin, une arrivée commune. Pourtant, les raisons de ce voyage sont aussi variées que les états d’âme des voyageurs.»
Voies réservées
ce panneau précise que la voie est réservée aux bus, mais également aux véhicules à occupation multiple (VoM). ici, en l’occurrence, il faut être au moins deux ou trois (selon le tronçon) dans un véhicule afin de pouvoir avancer plus vite. ce genre de voies ont vu le jour dans les années 1970 aux états-unis et dans les années 1990 en ontario. aujourd’hui, selon transport canada, il existe plus de 4 000 kilomètres de voies réservées aux VoM dans plus de 30 villes nordaméricaines. le covoiturage a donc plus d’un avantage dans sa poche.
Les bons élèves européens : l’Allemagne et la Grande-Bretagne
Les deux pays sont parvenus à mettre en place des sites nationaux de covoiturage faciles d’accès et bien gérés. Il s’agit de Mitfahrzentrale pour l’allemagne, qui compte 700 000 inscrits et qui propose chaque jour entre 8000 et 9 000 trajets. En angleterre, Liftshare compte plus de 200 000 inscrits. Le service s’estime capable de faire économiser environ 29millions de kilomètres en voiture chaque année. Les pays sont parvenus à faire entrer le covoiturage dans les moeurs.