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Le 1er Colloque sur les médias sociaux en enseignement à la Faculté de médecine aura lieu le vendredi 20 novembre 2015 au Pavillon Roger-Gaudry de l’UdeM.

Cours connectés à l’UdeM

Pour la chercheuse au Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé de la Faculté de médecine de l’UdeM et organisatrice du colloque, Rhoda Weiss-Lambrou, l’intégration pédagogique des médias sociaux permet davantage de communication. « Une page Facebook permet une meilleure collaboration entre les étudiants, dit-elle. Des outils comme Twitter permettent de transmettre des liens vers des articles et d’être beaucoup plus à jour avec la littérature. »

Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication en éducation, Thierry Karsenti, profite des atouts de certains outils pour communiquer avec ses étudiants. « Twitter permet d’envoyer de courts messages véhiculant des informations en lien avec le cours et qui sont directement notifiés sur les téléphones des étudiants, explique-t-il. On peut alors partager du contenu en lien avec la thématique que l’on étudie. »

M. Karsenti est également professeur titulaire à la Faculté des sciences de l’éducation et, pour lui, les étudiants reçoivent plus rapidement des réponses via les réseaux. « Les étudiants créeront une page pour le cours de toute façon, autant que le professeur la fasse lui-même pour mettre des balises à tout cela », soutient-il. Il recommande aussi de créer une chaîne YouTube afin de mettre de l’avant des vidéos enrichissantes pour le cours.

Selon l’étudiante à la maîtrise en sciences infirmières Fayeza Jahan, les réseaux sociaux devraient pourtant être réservés à une utilisation privée. « On a déjà des forums sur StudiUM pour communiquer avec les professeurs, estime-t-elle. Sur les pages Facebook que l’on crée entre nous, on utilise nos comptes personnels, alors on n’aimerait pas que le professeur puisse avoir accès à notre vie sociale.»

De son côté, M. Karsenti conseille d’éviter de devenir « ami » avec ses étudiants sur les réseaux sociaux et d’utiliser ces médias avec précaution. « Il faut faire attention à ce qu’on met dessus, car c’est comme un courriel, on laisse une trace électronique de ce qu’on écrit », croit-il.

Utilité pour la recherche

Dans son cours Éthique de la santé et pratique infirmière, la professeure à la Faculté des sciences infirmières Chantal Caux demande à ses étudiants de créer des pages wikis [NDLR : interfaces permettant de créer et de modifier des pages web de façon collaborative] ou des blogues pour leurs rapports. « Ça me permet d’avoir accès à l’évolution des travaux en temps réel et de voir facilement si elle va dans le bon sens, dit-elle. Je vérifie les wikis tous les 3 jours, je publie des commentaires, et toutes les équipes ont accès aux wikis des autres et doivent commenter aussi. »

Lorsqu’elle a suivi ce cours, Fayeza a apprécié la possibilité d’observer les recherches des autres groupes. Elle conseille aux autres professeurs d’employer cette méthode dans leurs cours où la création de projets est favorisée. « C’est vraiment une bonne idée, s’exclame-t-elle. Même si, au début, c’était nouveau pour nous et qu’on avait peur que les autres groupes puissent modifier nos travaux, la professeure nous a expliqué comment ça fonctionnait et on a profité de l’opportunité d’interagir avec elle et avec les autres équipes en temps réel sur le projet. »

Le professeur titulaire de clinique à la Faculté de pharmacie Jean-François Bussières utilise aussi les blogues pour promouvoir les travaux de recherche qu’il effectue avec des étudiants. « Je blogue mes activités scientifiques et je tweete dessus à partir de mes blogues », révèle-t-il. Il estime aussi que le rayonnement scientifique de l’UdeM, en comparaison avec celui des universités anglophones, est handicapé par le manque de diffusion des différents travaux dans les réseaux sociaux scientifiques tels que Google Scholar ou Microsoft Academic Search. « Par exemple, l’UdeM reçoit plus de fonds de recherche que McGill, mais le score de productivité de McGill sur ResearchGate [NDLR : réseau social pour chercheurs et scientifiques] est trois fois supérieur. » M. Bussières, également membre du comité organisant le colloque sur les médias sociaux du 20 novembre, invite toute la communauté universitaire à y participer pour discuter de ces enjeux.

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