Côté cour, côté jardin

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Par Simon Knoch
lundi 10 septembre 2018
Côté cour, côté jardin
La pratique de l’agriculture urbaine s’étend jusqu’au nouveau campus MIL de l’UdeM. Crédit photo : Benjamin Parinaud.
La pratique de l’agriculture urbaine s’étend jusqu’au nouveau campus MIL de l’UdeM. Crédit photo : Benjamin Parinaud.
L’École d’été sur l’agriculture urbaine de Montréal fête son 10e anniversaire cette année. Plusieurs raisons motivent les adeptes de cette pratique à faire pousser des légumes en ville, mais elles prennent souvent racine dans le plaisir qu’ils éprouvent à jardiner.

L’étudiante au baccalauréat en kinésiologie Laetitia Bene pratique l’agriculture urbaine à domicile. Plusieurs raisons la motivent à jardiner chez elle : « Les tomates et fines herbes vraiment fraîches […], le plaisir de jardiner, l’esthétique de la maison […], le côté écologique de la pratique », énumère-t-elle.

Elle ne compte pas se limiter à son balcon pour toujours. « J’aimerais avoir un jardin communautaire, bien que la liste d’attente semble être longue de dix ans, déplore-t-elle. Ou bien investir des espaces proches de chez moi, dans la cour de mon immeuble, par exemple, pour s’implanter ! »

Jardiner ensemble

Le membre du Collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture urbaine durable (CRAPAUD) Amine Mancer dit s’impliquer auprès de l’association par volonté de partager des connaissances. « C’est important de connaître et d’expérimenter des cultures, de voir des insectes bourdonner dans les jardins et de savoir ce que ça veut dire par rapport à la richesse du terrain, explique-t-il. Et en plus quand on aime ça, c’est joindre l’utile à l’agréable. »

L’association coordonne plusieurs projets, comme un jardin mellifère, c’est-à-dire un jardin contenant des plantes attirant les insectes et en particulier les abeilles, et un jardin d’herbes médicinales. Elle organise également des ateliers ouverts à tous sur différents aspects de l’agriculture urbaine.

De la terre à la table

Le directeur du Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB), Éric Duchemin, estime que les raisons sont nombreuses pour faire pousser des légumes en ville. « Le simple plaisir de la pratique pousse les habitants à jardiner, explique-t-il. C’est un retour à la terre, une échappatoire à la rudesse du bitume. »

Celui qui est également professeur à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM mentionne le désir de mieux saisir le processus amenant les légumes dans notre assiette. « Ça sensibilise également à la juste valeur des produits de qualité ou à l’utilisation d’intrants [produit apporté aux terres] en culture. » Selon lui, c’est principalement cela qui motive des gens à pratiquer l’agriculture urbaine, en plus des enjeux de respect de l’environnement et de santé physique.