Construire ses légendes rock

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Par Etienne Galarneau
mardi 8 mars 2016
Construire ses légendes rock
Le groupe canadien Grimskunk est l'une des têtes d'affiche de l'édition 2016 de la Ligue Rock. Crédit: Stephan Ohlsen/Flickr
Le groupe canadien Grimskunk est l'une des têtes d'affiche de l'édition 2016 de la Ligue Rock. Crédit: Stephan Ohlsen/Flickr
Depuis janvier 2012, la Ligue Rock parcourt le Québec pour présenter des spectacles hauts en couleur. Cette année, quinze formations brûleront les planches du Divan Orange à Montréal, du Zaricot à Saint-Hyacinthe, et du Cercle à Québec, les fins de semaine du mois de mars. La formule intègre festivités et pédagogie.

Pour sa cinquième édition, l’événement nomade, organisé par les Spectacles Bonzaï, proposent six groupes provenant des différentes scènes underground du Québec, autant métal que rockabilly ou stoner. Ces derniers, soit Oktoplut, The Steady Swagger, Reanimator, Prieur & Landry, Les Indiens et Le Havre partageront la scène avec des piliers du rock local. Allant des grands classiques, comme la formation Aut’Chose, menée par Lucien Francoeur, à des formations plus récentes, comme eXterio, la Ligue Rock ratisse large afin d’unifier les amateurs de toutes les générations.

Entre compétition et collection

La série d’événements n’est pas sans rappeler certaines ligues de sports professionnels. Au cours des dernières éditions, les groupes ont été invités à participer à une compétition amicale où l’enjeu était de donner un spectacle plus enlevant que les autres formations. Le niveau compétitif était sans prétention et se voulait simplement une valeur ajoutée à l’expérience du spectateur.

L’analogie au sport ne s’arrête pas là. Les formations participant à la Ligue Rock ont également reçu des cartes comportant des données sur leur groupe. Ces cartes indiquent par exemple l’année de naissance des musiciens et leur parcours musical. Les amateurs pouvaient les collectionner et, en même temps, en apprendre plus sur les artisans actuels de la scène musicale indépendante.

Si la compétition a été mise de côté dans l’édition actuelle, l’aspect informatif est toujours aussi présent. Sur le site Web de l’événement, plutôt que de trouver des statistiques, on retrouve des entrevues personnalisées avec chacune des formations et leurs membres. En plus de rapprocher les musiciens de leurs différents publics, ce procédé permet en quelque sorte de forger de nouvelles légendes dans le paysage culturel de marge québécois.

En plus d’offrir des spectacles, l’organisation distribue des calendriers gratuits dans les différentes salles partenaires. On y propose, en plus des jours fériés, des dates marquantes de l’histoire des musiques populaires au Québec. La Ligue Rock essaie de rappeler aux Québécois leur passé musical en faisant la promotion d’artistes marquants de la scène, tout en gardant un œil vers l’avenir, un peu comme le Musée du Rock’n’roll. Des signes très encourageants pour quiconque croit que le rock est mort.