Con (jeu) gaison au futur (dé) composé

icone Culture
Par Grégory Haelterman
mercredi 13 octobre 2010
Con (jeu) gaison au futur (dé) composé

 

 La première innovation qui vous sautera littéralement au visage est la 3D stéréoscopique. Recevoir des flots d’hémoglobine droit dans les narines ? Le rêve ! Je doutais de l’efficacité du procédé jusqu’au test et croyez-moi, j’en ai eu plein les yeux (ha ha) ! Le coût de l’équipement 3D lui aussi donne le vertige, mais cela n’empêche pas PlayStation d’avoir déjà patché ses consoles pour accueillir le format tridimensionnel. Le directeur d’Ubisoft, Yves Guillemot, annonce d’ailleurs que 50 % des jeux seront 3D d’ici deux ans. La qualité des produits ne va cesser de s’améliorer, permettant par exemple de multiplier le nombre de joueurs en ligne. C’est bien connu, plus on est de fous, plus on massacre. Certains congrès sur les intelligences artificielles proposent des conférences au doux nom de «Réseau de neurones et règles floues pour un bot dans un jeu 3D temps réel». Oui, on copie le système nerveux humain pour que des petits bonhommes verts puissent mieux éliminer le joueur que vous êtes, rien que ça. On vise également le photoréalisme, une qualité visuelle telle qu’elle empêchera le joueur de différencier une véritable image de celle générée artificiellement (suis-je dans mon salon ou dans The Sims ?).

Environ 45 courtes années nous séparent de la naissance des jeux vidéo. Le premier succès commercial du genre, Pong, n’affichait qu’une vingtaine de pixels, la belle époque… Les jeux sont aujourd’hui capables de modéliser en 3D la ville de Manhattan. C’est un gouffre de différence technologique qui se creuse encore tant les développeurs nous réservent des innovations dignes d’un scénario de science-fiction !

 

La Wii et ses contrôleurs ont innové en retransmettant à l’écran les mouvements que vous produisez. PlayStation vient récemment de mettre sur le marché son PlayStation Move, calqué (pillé) sur le même principe mais affinant la technique au point de pouvoir nuancer l’effet que vous pourrez mettre dans un revers au tennis de table (les pongistes seront contents). Microsoft fait plus original en proposant le Kinect, qui enregistre votre visage et votre silhouette pour les inclure directement dans le jeu, sans la moindre manette en main. Ça va gesticuler devant les écrans (le ridicule ne tue pas) ! Science-fiction rime avec désintégration (ajoutez ici un bruit de laser de film des années 1970) : la vraie révolution qui risque de transformer les jeux vidéo réside dans leur dématérialisation. Le cloud gaming, par exemple, vous propose d’accéder au jeu sans le jeu ni la console. Un boîtier est livré et donne accès au répertoire des jeux, une fois votre abonnement mensuel payé. Si le gain d’espace et l’impossibilité d’abimer sa copie peuvent séduire, personnellement je suis dubitatif à propos du ait de payer son jeu, de payer un abonnement pour y jouer et de ne plus le posséder dès que le cash cesse de couler. Un espoir de dématérialisation des neurones des consommateurs ?

Certains projets en sont (heureusement) encore au stade expérimental, comme la projection de conscience, visant à faire ressentir au joueur les effets de la consommation de drogue, de la crise d’épilepsie ou de l’accident cérébrovasculaire. D’autres cherchent le moyen d’envoyer des informations sensorielles directement au cerveau, permettant ainsi de créer la sensation d’odeur, de goût et de touché. Outre l’aspect discutable et inquiétant de ces recherches (qui voudrait expérimenter une blessure par balle ?), elles n’en sont pas moins réelles et il s’agit probablement de la réalité de demain. Rassurant, non ? Profitez-en avant que vos consoles ne puissent vous mutiler, ça viendra !