Combat de cafés

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Par Dominique Cambron Goulet
lundi 8 septembre 2014
Combat de cafés
Le café étudiant L’Empathique existe depuis janvier 2011.
(Crédit photo : Isabelle Bergeron)
Le café étudiant L’Empathique existe depuis janvier 2011.
(Crédit photo : Isabelle Bergeron)

«Ça a été une surprise pour nous. Personne ne nous a avertis, raconte la présidente du conseil d’administration du café l’Empathique et étudiante en physiothérapie, Claudine Courteau-Godmaire. Je suis arrivée au rez-de-chaussée du pavillon, et j’ai vu le Presse Café en construction.» Pour la compagnie propriétaire de Presse Café, Cafés VP, les étudiants représentent une bonne clientèle qui vient s’installer pour travailler dans ses espaces. «Nous sommes présents depuis longtemps près des cégeps et des universités, indique la vice-présidente aux communications de Cafés VP, Véronique Boisjoly. C’est une de nos clientèles fidèles, et c’était normal de s’installer près de l’UdeM. »

S’il a été impossible pour les étudiants de connaître à l’avance la création du café, c’est que l’UdeM est locataire. «En tant que locataire au 7077, l’UdeM n’a pas de droit de regard sur la location des autres espaces de la bâtisse», expose le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion.

Par contre, dans ses propres pavillons, l’Université régit les espaces commerciaux par ses règlements généraux. «Les activités commerciales privilégiées sont celles qui sont en lien avec les objectifs de l’institution, et elles doivent répondre à des besoins de la communauté universitaire qui ne sont pas déjà comblés par l’institution», souligne M. Filion.

Une concurrence féroce ?

Claudine Courteau-Godmaire croit que le Presse café représente un concurrent de taille pour son café. «Comme tous les cafés étudiants du campus, nous ne pouvons pas faire de manipulation de nourriture, précise-t-elle. Ils ont donc la possibilité d’avoir une plus grande variété de produits que nous.» Le Presse Café pourrait également offrir des prix spéciaux aux étudiants. «C’est à la discrétion du franchisé,mais ça s’est discuté, rapporte Mme Boisjoly. Plusieurs offrent 10 % de rabais aux étudiants.»

L’équipe de l’Empathique espère que sa clientèle lui restera tout de même fidèle. «Nous avons l’avantage d’avoir des prix plus bas, soutient Claudine. La plupart de nos clients sont étudiants ou employés de l’UdeM et savent que nos profits sont redistribués aux étudiants.»

De son côté, Presse Café ne vise pas que la clientèle udemienne. «Il n’y a pas beaucoup d’offres de nourriture dans ce coin, et il y a de nombreux immeubles de bureaux tout près, fait valoir Véronique Boisjoly. Nous visons aussi les employés de ces bureaux.»

Toutefois, des options sont déjà envisagées pour faire face à ce compétiteur. «Nous allons bonifier notre offre en achetant une nouvelle machine à café, souligne la présidente du conseil d’administration. Aussi, nous allons faire une demande au Fonds d’amélioration de la vie étudiante pour essayer d’aménager un espace salon plus convivial.»

Une diminution des revenus pourrait être un coup dur pour ce café qui est établi depuis 2011 seulement. «On vient juste de terminer de rembourser notre prêt», relate Claudine.

Pour l’instant, la présidente considère que les employés ne deviendront des bénévoles qu’en dernier recours.