Collection d’un collectionneur

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Par Étienne Tremblay
lundi 6 novembre 2017
Collection d’un collectionneur
L'exposition Sur les traces de Victor Morin, « Montréaliste de vieille roche » présente une série d'effets tirés de la collection documentaire et des archives de l'ancien notaire. (Photo : Jèsybèle Cyr)
L'exposition Sur les traces de Victor Morin, « Montréaliste de vieille roche » présente une série d'effets tirés de la collection documentaire et des archives de l'ancien notaire. (Photo : Jèsybèle Cyr)
Victor Morin est surtout connu au Québec pour le code de procédure des assemblées délibérantes qui porte son nom, mais on lui doit aussi la croix du mont Royal et plus encore. La Bibliothèque des livres rares et collections spéciales (BLRCS) de l’UdeM expose jusqu’au printemps 2018 certains des effets personnels du notaire que ses enfants ont offerts à l’Université après son décès.

L’histoire de Victor Morin est intimement liée à celle de Montréal, et ses archives le démontrent. Le bibliothécaire et commissaire de l’exposition, Éric Bouchard, a voulu montrer à quel point Morin est une figure importante du début du xxe siècle, tant pour la défense du patrimoine que pour la promotion de l’histoire montréalaise et canadienne-française.

Notaire, président de la Société Saint-Jean-Baptiste, échevin, professeur de droit à l’UdeM, membre de nombreuses sociétés savantes, Victor Morin a porté une multitude de chapeaux. D’après M. Bouchard, il est mis en porte-à-faux avec des idées reçues sur les Canadiens français d’avant la Révolution tranquille, débutée en 1960. « Morin montre que s’il y avait des milieux qui nous étaient fermés, on en créait, dit-il. C’était un homme droit dans ses bottes et bien dans sa peau. […] Morin, c’était un notable qui savait la responsabilité sociale qu’il avait, et je pense qu’il l’a mise à profit dans tous les domaines qu’il a touchés. »

Les objets présentés à la BLRCS rivalisent de rareté. On peut notamment y voir le plan du tour du Vieux-Montréal élaboré par Morin, premier à avoir donné une pareille visite guidée, ou encore le premier numéro du Cahier des Dix, une revue d’histoire toujours active. « Si son fonds, sa collection documentaire ou sa vie tout simplement peuvent nous aider à avoir un lien plus nuancé avec notre passé, ce serait bien », conclut M. Bouchard. Pour le bibliothécaire, la vie racontée dans cette exposition est loin de la Grande Noirceur dont parlent les livres d’histoire lorsqu’il est question des années correspondant au second mandat de Maurice Duplessis comme premier ministre du Québec, de 1944 à 1959.