La cohorte étudiante s’est donné rendez-vous à midi dans la rue McTravish pour entamer une marche vers le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration. Différentes associations étudiantes de l’Université McGill et de l’UQAM sont à l’origine de cette mobilisation. « Nous sommes différentes associations étudiantes qui ont comme vision commune une opposition aux politiques anti-migratoires de la CAQ », déclare le vice-président des affaires externes de l’Association étudiante de l’Université McGill (SSMU), Adam Gwiazda-Amsel.
Selon l’étudiante au CEGEP de Saint Laurent, Kim Tremblay, entre 350 et 400 étudiants ont manifesté aujourd’hui. Elle réfute l’idée que le port de signes religieux soit une porte d’entrée pour le prosélytisme. « Tu peux porter ce que tu veux, cela ne va convertir personne, la religion c’est quelque chose de personnel. », déclare-t-elle.
Une étudiante de l’Université de McGill qui a souhaité garder l’anonymat, affirme que la loi 21 est discriminante. « Cette loi exclue des personnes qui ont des capacités et du potentiel », argumente-t-elle.
Une étape dans la résistance à la loi 21
Le vice-président indique que cette protestation n’est qu’une étape parmi d’autres pour le mouvement. L’association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM (ADEESE) et celle de la Faculté d’éducation de McGill (EdUS) ont voté une grève pour ce vendredi et pour le lundi 20 janvier. « Cela leur donne quatre jours pour élaborer des collaborations et mener des discussions autour de la résistance face aux politiques anti-migratoires de la CAQ », explique-t-il. Une assemblée publique se tiendra le samedi 18 janvier afin de discuter de la loi 21, mais aussi du projet de loi 9, des réformes du PEQ ou encore du test des valeurs. « On ne peut pas considérer ces lois isolément, on doit les regarder dans leur ensemble », affirme Adam.
Il rappelle que la loi 9, qui a réformé le processus et les critères d’immigration, et la loi 21 ont été votées durant la même session, le 16 juin 2019, ce qui confirme, selon lui, que ces lois sont liées et qu’il n’est pas possible de les analyser séparément.
D’autres actions sont prévues prochainement. « Ça ne finira pas tant que la loi 21 ne sera pas abrogée, ça, c’est sûr », proclame-t-il. Adam s’attend à ce que le mouvement prenne de l’ampleur grâce aux autres associations étudiantes qui souhaitent s’impliquer contre la loi 21.
Le faible soutien des universités
Ensemble, les associations demandent l’abrogation de la loi 21 par la CAQ, le renforcement de l’opposition des administrations universitaires et l’accentuation des efforts de ces dernières pour soutenir leurs membres affectés par cette loi. Pour Adam, les universités n’ont pas anticipé les besoins des étudiants qui se sentent visés par cette loi. « Il n’y a pas suffisamment de ressources et d’espaces réservés pour accompagner les étudiants spécifiquement par rapport à la loi 21 », dénonce-t-il. Il estime également que les universités n’ont pas assez affirmé leur opposition à la loi.