Chronique d’une mort annoncée

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Par Ludivine Maggi
mardi 26 février 2013
Chronique d’une mort annoncée

L’arrivée d’internet puis des médias sociaux a rendu plus facile l’accès à l’information. Devant la concurrence des écrans d’ordinateurs, des tablettes et des téléphones intelligents, le format papier a-t-il encore bonne presse auprès des étudiants ? 

Nombreux sont ceux qui déclarent la mort imminente du papier en raison de la croissance de la diffusion en ligne du contenu des magazines et des quotidiens. Pourtant, les chiffres de vente de Rabais Campus,le leader de la vente d’abonnements à tarifs réduits réservés aux étudiants, montrent que ces derniers sont encore intéressés par la presse papier. «Les ventes d’abonnements aux magazines sont stables depuis environ 10 ans », affirme le vice-président de Rabais Campus, André Leblanc.

Mais si les magazines résistent bien, M. Leblanc souligne que l’arrivée des quotidiens gratuits, comme Métro ou 24 heures, a entraîné une diminution de la vente d’abonnements des journaux. « Cela ne signifie pas une baisse de lecture des journaux par les étudiants, précise-t-il. La facilité d’accès aux journaux offerts gratuitement rend simplement le besoin de s’abonner moins présent. »

Le secrétaire général du Centre d’études sur les médias (CEM) de l’Université Laval, Daniel Giroux, partage ce constat. Il confirme que la lecture des journaux gratuits, privilégiée par les jeunes, a des répercussions sur un quotidien comme Le Journal de Montréal. «Les journaux gratuits nuisent essentiellement aux quotidiens payants qui publient des articles courts et qui font un traitement rapide de l’information », explique-t-il.

Au final, les poids lourds de la presse écrite res- tentquandmêmelespluspopulairesauprès des étudiants du campus de l’UdeM. « Les étudiants s’abonnent le plus souvent aux grands titres comme L’Actualité, La Presse ou Le Devoir», affirme le représentant de Rabais Campus qui a tenu un kiosque au pavillon Decelles pendant trois semaines au début de la session d’hiver.

Lent démarrage pour les abonnements numériques

Malgré la stabilité des ventes d’abonnements papier, M. Leblanc ne nie pas la concurrence d’internet. « L’arrivée d’internet a probable- ment arrêté la croissance des ventes », reconnaît-il. Le CEM a d’ailleurs constaté que les jeunes suivent de plus en plus l’actualité sur internet. Mais cet engouement pour la lecture sur la toile ne se traduit pas encore par une augmentation des ventes d’abonnements numériques.

«Ils ne rencontrent pas encore le succès espéré même s’ils sont offerts à prix moindre que l’abonnement papier », déplore le vice- président de Rabais Campus qui propose également des abonnements numériques.

Le passage au numérique suscite des réactions partagées de la part des étudiants. Certains ne sont pas prêts à abandonner le plaisir de feuilleter un magazine ou un journal avec leurs doigts.

L’étudiante en droit Geneviève Langelier est de ceux qui privilégient le papier.«Déjà au cégep, j’avais un abonnement papier à Québec Science et j’ai décidé de continuer à l’université, raconte-t-elle. Je n’aime pas lire sur un écran,jepréfèrelepapier.»Mais d’autres étudiants sont séduits par le numérique. « La lecture sur papier ne m’intéresse pas du tout, déclare l’étudiante au baccalauréat en sciences économiques Amirath Ibikounle. Si je devais choisir, je souscrirais à un abonnement numérique. »

Selon M. Leblanc, même si le papier est encorepopulaireauprèsdesétudiants,la concurrence du numérique devrait se renforcer. Il croit que les évolutions technologiques des supports de lecture vont rendre les éditions numériques de plus en plus attrayantes. Lentement mais sûrement, le papier va s’effacer au profit du numérique. 

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DES PRIX NÉGOCIÉS POUR LES ÉTUDIANTS

Grâce à Rabais Campus, les étudiants peuvent bénéficier de tarifs très avantageux par rapport à ceux offerts au grand public. L’abonnement annuel à L’Actualité, qui coûte normalement 35 $, est proposé à 24,95 $ par rabais campus, soit une réduction de 29 %. L’abonnement papier au Devoir est affiché à 166,66 $ par an pour les étudiants. si ces derniers passent par rabais campus, ils peuvent économiser 21 $, soit 13 %.

Pour être en mesure d’offrir à prix bas, Rabais Campus rencontre chaque année les éditeurs de magazines et de journaux pour négocier des tarifs spécifiques pour les étudiants. Plus le nombre de magazines vendus est important, plus l’offre sera avantageuse. rabais campus permet aux éditeurs d’étendre leurs points de vente. « Rabais Campus est présent dans les universités, ce que nous nous n’arrivons pas à faire, explique le responsable marketing du Devoir, jean- robert divers. Le fait que Rabais Campus vienne aux étudiants permet de les attirer plus facilement.»

Les kiosques de Rabais Campus sont mis en place à chaque début de session pour une période d’environ trois semaines. Le reste du temps, leurs tarifs restent disponibles sur leur site internet : rabaiscampus.com