Changer le monde, une ampoule à la fois

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Par Amélie Gamache
jeudi 29 octobre 2015
Changer le monde, une ampoule à la fois
En Inde, ce sont près de 75 millions de personnes qui vivraient sans électricité. Crédit photo : Nicolas Buffler / Flickr
En Inde, ce sont près de 75 millions de personnes qui vivraient sans électricité. Crédit photo : Nicolas Buffler / Flickr
Pour 76 maisonnées de Naro ka Kheda, petit village du nord de l’Inde, le 23 juillet 2015 a sonné la fin d’une longue période sombre. Au sens littéral. Grâce à l’initiative d’un jeune étudiant de l’Université de Durham en Angleterre, des habitants de la petite bourgade indienne ont accès à une source d’alimentation électrique, sans devoir parcourir sept kilomètres de marche.

 

Le projet Kiran — « rayon », en sanskrit — a germé dans l’esprit de Prabh Singh, originaire de Delhi, pendant ses études sur le sol britannique. « Je parlais avec d’autres étudiants de la disponibilité des panneaux solaires vendus sur eBay, et de la possibilité qu’avaient les gens de Grande-Bretagne de pouvoir accéder à de l’énergie abordable lors d’excursions de pêche, sans être branchés sur le réseau, en utilisant l’énergie solaire », a-t-il raconté en entrevue avec le Huffington Post.

La discussion l’a fait réfléchir. « Si les Occidentaux utilisent l’électricité solaire comme produit de luxe, pourquoi les habitants de mon pays,  où 75 millions de personnes vivent sans électricité, ne pourraient pas l’utiliser comme bien essentiel ? », interroge-t-il.

Il a donc crée un kit, facile d’installation et d’entretien, constitué d’un panneau solaire, trois ampoules électriques, un néon et une borne de chargement pour téléphone mobile. Pour financer le projet-pilote, dont le coût représente près de 15 000 $, l’étudiant a fait appel au financement participatif des villageois et au North East Centre for Technology Application and Reach, une société autonome de l’État indien. 

La prochaine étape sera d’étendre son lumineux projet et d’en faire une entreprise rentable. « Je suis en discussion avec une agence du gouvernement fédéral indien pour récréer le même projet dans 50 autres villages reculés », raconte-t-il.

L’homme rêvait pourtant de travailler « en complet trois-pièces » dans le monde de la finance. « Mais la joie dans les yeux des villageois lorsqu’ils ont utilisé l’électricité dans leur maison pour la première fois surpasse n’importe quel accomplissement professionnel auquel j’aspirais! », se réjouit-il.

Source : Le Figaro étudiant