Cessez de bouder le covoiturage !

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Par Jean-Simon Fabien
mardi 23 novembre 2010
Cessez de bouder le covoiturage !
Découragés des ralentissements de service dans le métro ? Trop
fatigués pour conduire après une journée de cours ? Vous ne
voulez pas faire installer vos pneus d’hiver ? Cette chronique
est parfaite pour vous puisque votre expert-conseil vous présente le
méconnu service de covoiturage de l’UdeM.
Ce service, le SCVUM, est LA solution à tous vos maux autoroutiers à la
veille de l’hiver québécois. Le SCVUM est un OSBL (l’expert-conseil
aime les sigles) qui, depuis 20 ans, propose une formule simple : jumeler
un conducteur et un passager d’un même secteur afin qu’ils puissent
se rendre gaiement sur le campus de l’Université centenaire.

Le concept

La beauté du service réside dans sa grande flexibilité : l’adhésion et le
jumelage sont non seulement gratuits, mais les coûts de transport (pour
la ride en bon français) sont à la discrétion des acteurs sociétaux utilisateurs
du service.
L’idée derrière le SCVUM est d’une noblesse incontestable : aider les étudiants
du 450 à rejoindre les hauts lieux du savoir 514ien en proposant
un service de covoiturage palliatif à la déficience des réseaux de transport
en commun des banlieues montréalaises. Le SCVUM cherchait, lors
de sa création en 1990, à diminuer le parc automobile de la métropole.

L’envers de la médaille

Le SCVUM semble être l’idée du siècle (après la pile Duracell et le
Polysporin) mais disons plutôt qu’elle l’était en 1990. L’an 1990, c’est la
crise d’Oka, le lac Meech, et l’année où Céline Dion refuse son trophée
d’interprète anglophone de l’année à l’ADISQ. Le réseau de transport en
commun banlieusard était alors largement insuffisant aux besoins de la
population riveraine. Aujourd’hui, avec le métro de Laval, le pont de la
25, les voies réservées et le Quartier DIX30 (mettons), les rives montréalaises
semblent désormais être la cour arrière de la métropole.
En 20 ans, les insulaires se sont certes rapprochés (malgré eux) des riverains.
Il n’en demeure pas moins que le service est aujourd’hui fortement
sous-utilisé. Pourquoi ? La réponse demeure floue, mais disons que
le site du service possède une interface dépassée. En fait, la page Internet
du SCVUM, hébergée par le site toutmontréal.com, semble aussi désuète
qu’un tube de Steph Carse1.
L’expert-conseil n’oserait pas affirmer que l’impopularité du SCVUM est
causée par une gestion déficiente de ses Internets, mais il se permet
quand même de soulever l’interrogation. Comment se fait-il qu’un tel
service ne compte que quelque quatre centaines de membres sur une
population étudiante d’environ 50 000 têtes de pipe ?

L’éditorial

L’expert-conseil suggère toutefois aux étudiants trop vieux pour bénéficier
du tarif réduit de la STM de considérer le SCVUM comme un service
d’avenir. Ce faisant, ils ne seront pas des collabos proautomobiles
(et friands d’un nouvel échangeur Turcot), tout en évitant le piège communiste
de la journée sans ma voiture. Les gens se diront : «Mais voilà
un citoyen-étudiant responsable et désireux de fraterniser avec des
collègues universitaires entre deux pubs de Chartrand Ford à CKAC.»
Bien joué, camarade !
La semaine prochaine, nous verrons pourquoi l’expert-conseil souhaite
avoir une chronique à CISM.
Cette rubrique n’est pas une présentation d’Éric Duhaime qui pense peutêtre
que le covoiturage est une initiative maoïste.
1. Achy Breaky Dance…