Barcelone : une lecture à voix multiples

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Par Janis Le Dalour
mercredi 9 novembre 2016
Barcelone : une lecture à voix multiples
La troupe du TUM à la répétition du 4 novembre dernier. Crédit photo: Janis Le Dalour.
La troupe du TUM à la répétition du 4 novembre dernier. Crédit photo: Janis Le Dalour.
Le Théâtre universitaire de l’UdeM (TUM) présentera le 11 et 12 novembre prochains la pièce de Mireille Tawfik, Barcelone. Le texte sera porté par six acteurs dans une mise en lecture orchestrée par Simon Delorme. Une mise en scène qui représente un défi pour les apprentis comédiens.

L’étudiante à la maîtrise en littératures de langue française et auteure de la pièce, Mireille Tawfik aborde dans son texte les questions du genre, de la santé mentale et de la mémoire. « La pièce dépeint un passage difficile de la vie du personnage, Margaux, raconte-t-elle. C’est une personne qui se questionne sur son identité de genre. » Jeune peintre, celle-ci voit son couple battre de l’aile. Au cours de son cheminement identitaire et de ses questionnements, elle rencontre deux hijras, traditionnellement des eunuques indiens qui travaillaient au service des sultans et des maharajas pendant la monarchie.

Alors que le débat autour du transgendérisme* est d’actualité aux États-Unis et qu’il commence peu à peu à faire partie dans les enjeux québécois, le texte vise à interpeller le spectateur et à l’inciter à se poser des questions selon le metteur en scène, Simon Delorme. « La pièce ne cherche pas à apporter de réponse, estime-t-il. Elle montre que la quête identitaire part de nous et finit avec nous. »

Tout sauf un show

« La mise en lecture représente un genre particulier et novateur, renforcée par un texte frais, non essoufflé », souligne Simon Delorme. En effet, Barcelone, qui fait partie du mémoire-création de Mireille Tawfik, n’a jamais été présentée auparavant. L’espace de jeu, au cœur du centre d’essai, est très minimaliste : six tabourets, pour le même nombre d’acteurs et de pupitres. Le principal enjeu de cette mise en scène est de transmettre l’essence du texte presque uniquement vocalement. « Les acteurs doivent s’adapter rapidement et transmettre les émotions oralement », dévoile le metteur en scène.

Un travail difficile, comme le souligne l’étudiant à la maîtrise en études cinématographiques Pierre Thionois, qui joue le rôle de Mikaël, le mari de Margaux. « Il faut lire le texte tout en ne donnant pas l’impression de lire, explique-t-il. Le travail est surtout sonore, auditif. Le spectateur doit pouvoir fermer les yeux et pourtant ressentir toute l’émotion de la pièce. » Des projections lumineuses seront également installées lors des représentations pour aider le spectateur à développer toute sa fibre imaginaire. Le public doit cependant rester actif et s’adapter totalement à la mise en scène visuelle de la pièce.

 

*Terme qui englobe tout le spectre des personnes qui ont une identité de genre différent de la norme, allant du travesti au transsexuel.

 

Barcelone
11 et 12 novembre
Studio théâtre, 2332, boul. Édouard-Montpetit, 6e étage
Tarif étudiant : 5 $