Avancées au compte-gouttes

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Par Guillaume Mazoyer
mercredi 14 janvier 2015
Avancées au compte-gouttes
L ’ u n i v e r s i t é McGill, qui a le plus grand campus après l’udem, estime sa consommation d’eau à 2 millions de mètres cubes d’eau par an, ce qui correspond au volume de 267 piscines olympiques.
L ’ u n i v e r s i t é McGill, qui a le plus grand campus après l’udem, estime sa consommation d’eau à 2 millions de mètres cubes d’eau par an, ce qui correspond au volume de 267 piscines olympiques.
Les universités à Montréal doivent installer des compteurs d’eau dans leurs immeubles, d’ici 2016. La Ville de Montréal a commandé ce changement aux institutions en 2013 en espérant diminuer de 20 % sa consommation d’eau en 2017. Quartier Libre propose un tour d’horizon de l’avancement des installations.

L’UQAM se prépare

Le projet d’installation de compteurs d’eau à l’UQAM est toujours au stade de préparation. « Il y a des plans et des devis qui ont un certain degré d’avancement, mais les travaux n’ont pas encore débuté », relate la directrice des immeubles et des équipements de l’UQAM, Christine Pouliot. Le budget prévisionnel de l’opération est évalué à 800 000 dollars. Il est financé par l’université grâce aux subventions qu’elle reçoit du ministère de l’Enseignement supérieur.

L’UQAM prévoit procéder à une « installation progressive » de compteurs d’eau, mais aussi de dispositifs anti-refoulement au courant de 2015-2016. L’université dispose de 19 entrées d’eau. « Il y a déjà des dispositifs d’économie d’eau, mais ils ne se mesurent pas aussi facilement qu’avec les compteurs », explique Christine Pouliot. Plus de 400 appareils de plomberie ont été remplacés par des modèles à plus faible consommation, principalement au Complexe des sciences Pierre-Dansereau.

« Nous essayons d’être à la fine pointe des technologies vertes », précise Mme Pouliot. Un programme de gestion de l’énergie et de l’environnement a été mis en place à l’UQAM dont les résultats sont communiqués régulièrement aux étudiants, selon elle. L’économie d’eau fait partie de l’un de ses volets.

McGill en projet pilote

L’Université McGill possède plus de 125 entrées d’eau à travers son campus du centre-ville et dans ses résidences. La consommation totale de l’Université est estimée à environ 2 millions de mètres cubes d’eau par an. L’installation des nouveaux compteurs d’eau en est encore à ses balbutiements. « Présente­ment, il n’y a qu’une ou deux installations qui sont conformes et prêtes à recevoir un compteur répondant aux standards actuels de mesurage », indique le gestionnaire de l’équipement, Anton Buteau-Protz.

McGill prévoit installer 105 compteurs pour satisfaire aux exigences de la réglementation de mesurage de la Ville. Son budget prévisionnel est évalué à 2,9 millions de dollars. L’université a déjà entamé un projet pilote d’installation de huit compteurs. Il sera complété en 2015 et permettra de mieux préciser le budget pour l’ensemble du projet. « Il y a encore beaucoup de travail à faire au cours des prochaines années », confie Anton Buteau-Protz.

Les étudiants de McGill se mobilisent pour l’économie d’eau. Ainsi, dans le cadre de la campagne « Apportez votre bouteille » en 2011, une association étudiante a fait l’acquisition d’une station mobile destinée au remplissage de contenants d’eau réutilisables. Les bouteilles d’eau entrainent un gaspillage important par leur production, leur expédition et leur destruction. Depuis, quatre autres stations sont présentes sur le campus de McGill.

Concordia, chef de file de l’écologie universitaire

L’université Concordia est présentement la plus avancée dans l’installation de compteurs d’eau. Plans, devis et appels d’offres ont déjà été complétés. « Les ingénieurs s’affairent présentement à préparer la plomberie à recevoir les compteurs », précise l’ingénieur au Service de l’eau de la Ville de Montréal responsable d’accompagner les institutions dans leur mise aux normes, Gabriel Banica. Le campus qui est moins étendu que celui de McGill, par exemple, facilite néanmoins l’implantation de ce projet d’envergure.

Or, l’installation de nouveaux compteurs n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de programmes de développement durable entrepris par l’université Concordia. En plus d’abriter de nombreuses recherches à caractère écologique, trois des bâtiments universitaires ont reçu la certification Leadership in Energy and Environnemental Design (LEED) du Canada pour leur rendement écoénergétique.

« L’administration de Concordia est réceptive aux initiatives vertes, estime la directrice générale de l’organisme Concordia Durable, Christina Bell. Beaucoup de ces efforts ne sont cependant pas largement publicisés, donc ils sont moins évidents aux yeux de la population étudiante générale de l’université. » Malgré les efforts, beaucoup d’initiatives ne voient jamais le jour en raison du fort coût financier relié à leur mise en place, selon Mme Bell. « Concordia a la capacité de devenir bien plus verte qu’elle ne l’est actuellement », conclut-elle. Cette dernière reste malgré tout optimiste quant au fait que l’Université avance dans la bonne direction.

L’université Concordia n’a pas donné suite à nos demandes d’information.

L’Université McGill, qui a le plus grand campus après l’UdeM, estime sa consommation d’eau à 2 millions de mètres cubes d’eau par an, ce qui correspond au volume de 267 piscines olympiques.