Attention : images graphiques

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Par Louis-Philip Pontbriand
vendredi 29 novembre 2019
Attention : images graphiques
La signalétique du métro de Montréal s'est améliorée de manière significative depuis la "magnifique" refonte entreprise depuis 2010, lit-on dans le matériel de l'expo. Photo : Louis-Philip Pontbriand
La signalétique du métro de Montréal s'est améliorée de manière significative depuis la "magnifique" refonte entreprise depuis 2010, lit-on dans le matériel de l'expo. Photo : Louis-Philip Pontbriand
Le Centre de design de l’UQAM présente Le design graphique, ça bouge, jusqu’au 2 février 2020. Cette exposition retrace l’évolution du design graphique au Québec au fil des décennies, et particulièrement sa transformation à l’ère du numérique. Le vernissage du 27 novembre a également fait office de lancement du livre éponyme du commissaire de l’exposition, le professeur Marc H. Choko.

« L’idée était de faire un panorama du design graphique contemporain au Québec, pour montrer l’ampleur et la diversité de ce que font les designers graphiques dans notre quotidien », explique M. Choko. Le professeur émérite à l’École de design de l’UQAM (ÉDU) explique que le titre de l’exposition fait référence non seulement à l’évolution du milieu, mais aussi à la transformation technologique au fil des années, qui a permis d’y intégrer davantage d’éléments mobiles.

La directrice du Centre de design de l’UQAM, Louise Pelletier, abonde dans le même sens. « Le numérique transforme les façons de faire, depuis les 20 ou 25 dernières années », ajoute-t-elle, donnant en exemple des jeux vidéo, des génériques d’émissions télévisées et autres panneaux publicitaires animés. Selon elle, les commissaires Marc H. Choko et Louis-Charles Lasnier ont surtout choisi d’exposer des projets actuels, que l’on rencontre encore aujourd’hui lorsqu’on sort acheter une brioche ou un pain. « C’est la raison pour laquelle la plupart des projets exposés ici datent d’après 2010 », précise-t-elle.

 

Design typographique réalisé à la demande de la Commission scolaire de Kativik, au Nunavik. La firme montréalaise de design Coppers & Brasses a revu à la fois l'alphabet latin et les symboles syllabiques Inuktituk, afin d'assurer la cohésion graphique de ces deux éléments. Photo : L.-P. Pontbriand

Design typographique réalisé à la demande de la Commission scolaire de Kativik, au Nunavik. La firme montréalaise de design Coppers & Brasses a revu à la fois l’alphabet latin et les symboles syllabiques Inuktituk, afin d’assurer la cohésion graphique de ces deux éléments. Photo : L.-P. Pontbriand

 

Design québécois, rayonnement global

Mme Pelletier mentionne l’influence considérable de l’ancien professeur en design graphique, Frédéric Metz, dont certaines œuvres figurent au sein de l’exposition. Mort en 2014 à l’âge de 70 ans, il a été l’un des membres fondateurs de l’ÉDU, qu’il a dirigée pendant 15 ans. « Il a été une figure importante du design graphique, énonce la directrice. Il a beaucoup marqué l’histoire de l’UQAM, dont il a dessiné le logo : il s’était justement penché sur l’orientation de l’accent du “À” et la queue du “Q”, comme il disait. »

Selon M. Choko, les designers québécois occupent une place disproportionnée dans l’univers graphique mondial. « Nombre de grandes boîtes internationales font faire leur travail [de graphisme] ici à Montréal, souligne-t-il. Il y ici a une excellence des graphistes, à un coût relativement moins élevé que dans la plupart des grandes capitales internationales. » L’exposition, arrangée sous forme de parcours sinueux constitués de parois cartonnées, se compose d’œuvres graphiques de 53 designers ou agences de design. Une vingtaine d’écrans affichent aussi des éléments de design mobile, comme des publicités animées.

 

Le commissaire de l'expo, Marc H. Roko, explique que le Québec a une solide longueur d'avance sur le Canada en termes de design graphique. Photo : Louis-Philip Pontbriand.

Le commissaire de l’expo, Marc H. Choko, explique que le Québec a une solide longueur d’avance sur le Canada en termes de design graphique. Photo : Louis-Philip Pontbriand.