arrière-poste de premier plan

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Par Ethel Gutierrez
mercredi 12 février 2014
arrière-poste de premier plan
Les équipes de volleyball participeront au championnat canadien du 27 février au 1er mars. (crédit photo : Adil Boukind)
Les équipes de volleyball participeront au championnat canadien du 27 février au 1er mars. (crédit photo : Adil Boukind)

Dans une équipe de volley-ball, un seul joueur peut occuper toutes les positions ainsi qu’entrer et sortir du jeu comme il le souhaite. Ce joueur, appelé libéro, est essentiel au sein de l’équipe. Sa réception du ballon est déterminante pour stabiliser le jeu et pour construire les actions.

L’étudiant en physiothérapie et joueur des Carabins Samuel Coulombe affirme que ce rôle a permis entre autres d’améliorer le jeu durant les tournois. «Cela apporte plus de défense et d’attaque, mais également plus de longueur en ce qui a trait aux combinaisons», explique-t-il.

Être libéro, c’est effectuer la première frappe du jeu afin que les autres joueurs de l’équipe puissent se mettre en place pour renvoyer le ballon de l’autre côté du filet et ainsi marquer un point. «Il faut qu’il soit très stable, car il doit savoir récupérer le ballon dans des situations difficiles tout en rendant ces situations plus faciles pour l’équipe », soutient l’entraîneur de l’équipe de volley-ball féminin, Olivier Trudel.

Dans une équipe de volleyball, le libéro est souvent le plus petit de tous les joueurs et celui qui possède les meilleurs réflexes. Rares sont ceux qui sont de la même taille que les autres joueurs d’attaque ou de défense. «La grandeur peut être à la fois un avantage et un désavantage, explique Samuel. Il y a une plus grande couverture du terrain grâce à la portée, mais on est moins habile au sol.»

Être libéro

L’étudiant en relations industrielles et Carabin Jonathan Landry affirme que personne ne pratique le volley-ball dans le but d’être libéro. Ce sont les circonstances qui amènent des joueurs à le devenir. «Au cégep, il y a eu plusieurs nouveaux joueurs dans l’équipe, raconte-t-il. J’étais le moins grand de la gang à l’attaque. L’entraîneur m’a pris à l’essai au poste de libéro et j’ai pu développer mon jeu. Depuis, je suis affecté à ce poste.» Une grave blessure à l’épaule a réduit la capacité de Samuel Coulombe à l’attaque en hauteur. Il s’est lui aussi fait suggérer le poste de libéro par son entraîneur.

Le volleyeur Jonathan Landry affirme qu’il n’y a pas de compétence universelle pour être libéro. «Chacun possède ses forces, remarque- t-il. Par contre, c’est important d’avoir de bons réflexes. Plus vite on arrête le ballon, mieux c’est pour l’équipe.»

L’étudiante en publicité et collaboratrice à Quartier Libre Stéphanie Lojen constate que le libéro n’est pas toujours remarqué, car il prend place à l’arrière du terrain. «On le remarque s’il fait une bonne défense avec de belles frappes », estime-t-elle. Selon la volleyeuse, une équipe ne peut tout simplement pas se passer d’un libéro car il peut remplacer n’importe quel autre joueur du terrain. Le plus souvent c’est celui du centre puisqu’il est plus grand et donc moins habile pour se jeter par terre. «S’il n’y a personne pour remplacer le poste du centre, c’est plus facile pour l’autre équipe de marquer», constate-t-elle.

L’entraîneur Olivier Trudel prétend que, sur la scène internationale, on observe de plus en plus de joueurs qui sont aussi grands que les autres membres de l’équipe. «Avant, on choisissait les libéros en fonction de leur petite taille puisque leur centre de gravité est plus bas, ce qui leur permettait d’être plus rapides au niveau du sol, remarque-t-il. Maintenant, la grandeur peut être un atout pour le libéro, mais il faut savoir que sa qualité première est de savoir maîtriser le ballon.»

Mauvaise perception

Samuel Coulombe s’aperçoit que le libéro est souvent sous-estimé. Il est parfois perçu comme un attaquant qui est moins bon que les autres. «Selon moi, c’est le chef de la défense et le meilleur, affirme-t-il. Ma position est très spécifique et technique.»

L’étudiante en publicité ressent beaucoup de pression lors de la réception du ballon et de l’exécution des frappes du ballon. La pression est plus grande pour les libéros, car tout le monde s’attend à ce qu’ils ne commettent aucune erreur. « Lorsqu’on n’est pas capable de procurer le rendement parfait que l’on nous exige alors on est rapidement perçu comme très mauvais », observe Samuel.

Un entraînement sur mesure

Tous les athlètes doivent suivre le même programme d’entraînement. Par contre, chacun d’eux peut adapter son programme à ses besoins. « Par exemple, si je me trouve un peu lent, je peux effectuer des jeux de pieds, tels que des sauts et des échelles, déclare Jonathan Landry. Je fais également de la musculation pour renforcer mes jambes. » Les volleyeurs effectuent entre autres des roulades, des plongeons et des courses pendant leur pratique.

De son côté, Stéphanie a demandé à son entraîneur de faire plus de cardio en ajoutant à son programme des sauts et des haies. «Si, pendant les pratiques, les filles s’exercent à bloquer le ballon, alors je vais faire autre chose, explique-t-elle. Je vais aller pratiquer de la défense, car je ne fais jamais de blocage.» L’entraîneur Olivier Trudel précise que l’entraînement de Stéphanie est surtout axé sur la réception du ballon et sur l’aspect défensif de son poste.

L’apparition du poste de libéro est récente comparativement au volley-ball, qui existe depuis 1895. À l’origine, le volleyball portait le nom de «Mintonette» et le canada fut le premier pays à adopter ce sport après son apparition aux États-Unis. Il s’agissait à l’origine d’un sport pour occuper les athlètes durant l’hiver et qui s’inspirait du basket-ball et du tennis. Ce n’est qu’en 1998 que le poste de libéro s’est ajouté dans le livre des règlements du volley-ball.