Culture

L’écran de projection en forme de ruban de Mœbius symbolise le mouvement infini.

Architecture Mouvante

« Flux est une œuvre en vidéo parlant de la ville, son paysage, ses espaces publics et de ce qui fait l’urbanité des nos villes, affirme la commissaire de l’exposition, Irena Latek. J’ai voulu réaliser une installation immersive, où l’image et le son enveloppent le corps du spectateur, dit-elle.

Pour sa projection, la commissaire a choisi d’utiliser la forme géométrique du ruban de Mœbius. « Sa figure irrégulière dont la forme est très belle à regarder de l’intérieur et de l’extérieur, explique-t-elle. Elle abrite notre corps, l’enveloppe mais ne l’enferme pas, et avec les films qui l’animent l’écran est la métaphore d’un espace infini et infiniment vivant. »

Durant 25 minutes, l’œuvre met en lumière des espaces publics comme Times Square à New-York, la Place de la République à Paris ou encore la Corne d’Or à Istanbul, ayant pour objectif de capter le quotidien des habitants ou des visiteurs au sein de ces infrastructures. Cet effort de conceptualisation permet d’illustrer comment les individus s’approprient les différents espaces publics qui s’offrent à eux. « J’ai aussi observé les paysages, les rapports divers de la ville à la géographie, à l’eau, pour essayer de voir quel espace, nécessairement public, en résulte », explique Mme Latek.

Deux étudiants à la maîtrise en architecture, Hugo Duguay et Karl Robert, participent au montage et à l’élaboration de l’exposition depuis novembre dernier. Hugo s’est concentré sur le design et la modélisation du ruban de Mœbius tandis que Karl s’est attardé notamment sur la qualité de l’image de l’ins­tallation vidéo. « C’est une expérience in­croyablement enrichissante de pouvoir travailler sous la direction d’Irena Latek, affirme Hugo. Cela représente une grande opportunité pour nous en tant qu’étudiants de travailler avec des professionnels chevronnés animés par une grande créativité. »

L’approche très contemporaine du projet a notamment plu à Karl. « La vidéo architecturale paysagère est un outil fort d’analyse, de développement et de présentation de projets. Elle permet de comprendre avec une sensibilité beaucoup plus grande le contexte d’intervention au niveau physique et social , explique-t-il. L’exposition permet d’aborder l’architecture de manière plus contemporaine, elle permet de voir l’architecture d’une ville et surtout de l’espace public autrement que dans une réalité statique. »

Selon Mme Latek, la ville occidentale a produit des archétypes très puissants d’espaces publics urbains.« Ces espaces publics et leurs usages se transforment, croit-elle. Aujourd’hui, par exemple, nous construisons plus d’autoroutes que nous n’aménageons d’espaces publics. » L’exposition ne prétend pas donner de leçons selon la commissaire, mais plutôt de faire voir et sentir ces espaces et ces transformations.

« L’architecture contemporaine réfléchit de plus en plus la ville comme une série d’événements liés à l’espace plutôt qu’un simple agencement de formes, assure Karl. Dans la vidéo, la construction par fragments porte toujours son regard sur le flux de la ville : les passants, les voitures, les bateaux, etc. » Ce regard amènera sans doute les spectateurs à comprendre l’essence et l’authenticité de l’espace public à travers ces événements.

Flux

Centre d’exposition de l’UdeM

2940, ch. de la Côte-Sainte-Catherine

Pavillon de la Faculté de l’aménagement
Local 0056

Du 28 janvier au 8 mars

Gratuit

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