Analyse du palmarès de CISM

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Par Mathieu Mireault
mardi 3 avril 2012
Analyse du palmarès de CISM

Qui se cache derrière le palmarès de CISM, la radio étudiante de l’UdeM?

 

«Hummer Jones» – Jam & Pdox

Crédit : Courtoisie Hip hop franco

 

Le premier extrait de l’album Souriez on vous regarde illustre l’humour pince-sans-rire du duo de rappeurs québécois Jam et P-Dox. «Hummer Jones» explore la fascination du public pour le V.U.S. le plus polluant du marché. «L’autre bord d’la rue, y’a toujours un Hummer jaune / Parké au milieu du trottoir criss de Hummer jaune», raconte Jam en début de chanson. Cette fascination tourne en obsession à la fin de la chanson. Le véhicule est pointé du doigt pour tous les problèmes. «Il roule ben vite pis il écoeure tout le monde / Il brûle ses stops pis il te vole ta blonde.» La chanson est répétitive, voire redondante, mais accrocheuse par sa mélodie. La trame de fond, signée Jam, est jazzée et contient des références funk. Le flow des rappeurs est maîtrisé, signe que leurs nombreuses performances aux Word Up! Battles – joute hip-hop d’insultes verbales à capella – ont aiguisé leur sens de la rime.

 

 

 

«La candeur d’un inconnu» – Les Revenants

Crédit : Julie Gauthier

 

 

À l’aide d’une steel guitar, Les Revenants rendent hommage au folk rock des années 1960. Ajoutant un brin de western à un son résolument yé-yé, le groupe québécois a enregistré Bête lumineuse, un album acclamé par la critique. Moins country que le reste des chansons figurant sur l’album, « La candeur d’un inconnu » explore le thème de la solitude, source d’amertume pour le chanteur : « Le froid éloigne Morphée… partout octobre / Dehors le vent gronde, les saules se plaignent du sort des hommes». La mélodie accrocheuse de la chanson est entrecoupée d’un solo qui semble sortir du répertoire du mythique musicien country Hank Williams.

 

 

 

 

 «Parfait parfait» – Fanny Bloom

Courtoisie Fanny Bloom

 

 

Parfait parfait, le premier simple du premier album solo de Fanny Bloom, s’inscrit dans un courant tiré des années 1980, plutôt éloigné des chansons de son ancien groupe La patère rose, composé de deux membres de Misteur Valaire. Beaucoup plus pop, la chanson explore des avenues que peu d’artistes francophones montréalais avaient encore touchées. Marqué par des synthétiseurs aux sonorités rétro, Parfait Parfait rappelle le son des Silly Kissers, un groupe anglophone montréalais qui a trouvé sa niche dans le son kitsch. L’audace des arrangements est rafraîchissante, et les paroles écrites par Fanny Bloom abordent la dépendance affective. «Ton parfum à toi comme du ciment / Il faudrait que j’avale la bouteille doucement pour te sentir toujours en dedans», chante-t-elle d’une voix si aiguë qu’on croirait entendre un AutoTune.

 

 

 

«Volutes» – Klub Des Loosers

Courtoisie Klub des Loosers

 

 

 Sur «Volutes», pièce tirée de leur deuxième album, Klub Des Loosers reprend la même formule qui a assuré la renommée du groupe : des compositions funky assurées par DJ Detect et des paroles pleines d’autodérision et de constatations sombres, presque dépressives, signées Fuzati. Les propos explorés illustrent une évolution au sein du groupe. Alors que le dernier album de la formation, Vive la vie, parlait des rêves et des angoisses d’un adolescent, «Volutes» est ancrée dans la perspective d’un jeune trentenaire cynique face à la vie. «J’ai repris de la bouteille et lorsqu’elle fut finie, je suis parti m’en racheter une autre / Je lève parfois mon verre, mais je ne trinque jamais à la vôtre», rappe Fuzati avec un ton lourd.

 

 

 

«La chose» – David Giguère

Courtoisie David Giguère

 

 

La chanson indie-pop «La chose» est percutante dès les premières notes, mais dévoile ses subtilités après quelques écoutes. Elle dévoile le côté séducteur de David Giguère, alors qu’il donne la réplique à la chanteuse Camille Poliquin sur une trame trip-hop. Giguère tente de la charmer à l’aide de sa poésie. «C’est surement les vapeurs qui me montent à la tête / Mais ta splendeur me convie à la plus belle des fêtes».Poliquin ne se laisse pas amadouer aussi facilement. «J’aimerais bien ça essayer de te croire / Mais tu ne sais pas ce que ça me coûte quand j’essaie de savoir.» À découvrir pour ceux qui aimeraient rajouter quelques phrases à leur répertoire de drague.