Admirateurs secrets 2.0

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Par Coraline Mathon
mardi 26 février 2013
Admirateurs secrets 2.0
L'anonymat fait le succès des pages Spotted (Crédit photo: Flickr/Raissa B.)
L'anonymat fait le succès des pages Spotted (Crédit photo: Flickr/Raissa B.)

Le foisonnement des pages Facebook Spotted n’a épargné ni l’UdeM ni Polytechnique et encore moins HEC Montréal. Le phénomène ne semble pas ralentir pour l’instant. Le nombre de mentions « j’aime » ne cesse en effet d’augmenter sur  les trois pages respectives du campus.

 Le concept des pages Spotted est simple. « Les étudiants nous écrivent pour publier un message, souvent sous la forme d’un poème, pour déclarer leurs sentiments envers une personne qu’ils ont croisée à l’école », explique l’un des créateurs du groupe dédié à HEC, Benjamin Godfarb.

 « C’est un peu la version 2.0 des admirateurs secrets. Ces sites remettent au goût du jour la poésie d’antan », ajoute l’étudiant en communication Lenny Parado, qui s’aventure quelques fois sur les pages lorsqu’un message reçoit beaucoup de « j’aime ».

 La page Spotted HEC est la plus populaire de toutes les pages du campus avec plus de 1340 mentions « j’aime » contre 853 pour l’UdeM et 437 pour Polytechnique. Les créateurs des pages font office de simple messager, mais ils gardent quand même un certain contrôle de ce qui se publie sur la page. « Il faut que ça reste de bon goût, on ne mettra jamais de messages de haine », assure  Mathieu Michaud, le second créateur de la page de HEC.

 Les fondateurs de la page de l’UdeM, qui préfèrent rester anonymes, soulignent le côté ludique du phénomène. « Les messages que l’on reçoit sont des canulars, affirment-ils. Il n’y a rien de sérieux là-dedans. »

 

 L’anonymat

 Le succès des pages Spotted est dû au fait, selon les créateurs de celle de l’UdeM, que les internautes peuvent s’exprimer dans l’anonymat. « C’est la grande liberté d’expression qui plaît, expliquent-ils. Pouvoir tout dire sur un terrain neutre sans aucune répercussion. »

Bien que ce soit un phénomène permettant de divulguer ses sentiments envers une autre personne, les créateurs des groupes ne divulgueront sous aucun prétexte l’identité des internautes. « On fait juste publier des messages, affirment les créateurs de Spotted UdeM. Ce n’est pas notre rôle d’organiser des rencontres. »

 En ce qui a trait à la page de HEC, une seule exception permettrait la divulgation de l’étudiant publiant un message. « Si celui-ci nous spécifie à la fin de son message qu’il souhaite qu’on donne son nom à la personne si elle s’est reconnue, on le fera, expliquent les responsables de la page. Cependant, c’est arrivé une seule fois. »

L’anonymat est l’une des raisons principales de la popularité de ces groupes bien qu’il pousse les étudiants à vouloir découvrir encore plus qui sont les auteurs des messages. « Le monde est intense, on s’est fait offrir des sommes d’argent pour dévoiler des noms », avoue Benjamin.

 L’avenir de Spotted

Que ce soit pour les créateurs de la page de HEC ou pour ceux de l’UdeM, rien ne semblait présager le succès de leur page. « Je m’attendais à 100 ou 200 mentions « j’aime » au maximum », affirme l’un des créateurs de la page de l’UdeM. De son côté, Spotted HEC ne pensait pas dépasser les 50 mentions « j’aime » et pourtant il reçoit cinq à dix messages par jour.

D’après les fondateurs, malgré l’engouement actuel, le phénomène va vite s’essouffler. « C’est juste une mode, une tendance étudiante, expliquent les créateurs de Spotted UdeM. Ça dure un temps, puis après ça, on oublie. Je pense qu’on est bientôt arrivé à la fin. »

 « Il faudrait trouver quelque chose pour innover le concept pour que ça continue après l’été », croient les créateurs de la page de HEC.

La mission de Spotted attire grâce à son aspect secret et parfois poétique. Les fondateurs des pages estiment qu’il ne s’agit là que d’un jeu et refusent de se prendre au sérieux. Même si l’avenir de Spotted est pour l’instant incertain, les pages continuent de se multiplier, mais à un rythme plus lent, du moins celles des différentes facultés du campus.