Budget 2019 : Rien pour les stagiaires

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Par Zacharie Routhier
jeudi 21 mars 2019
Budget 2019 : Rien pour les stagiaires
Une manifestation organisée par les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE), en novembre dernier. Il y avait alors 55 000 étudiants en grève au Québec. Cette semaine, ils sont 35 000. Crédit photo : Benjamin Parinaud.
Une manifestation organisée par les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE), en novembre dernier. Il y avait alors 55 000 étudiants en grève au Québec. Cette semaine, ils sont 35 000. Crédit photo : Benjamin Parinaud.
Dévoilé ce 21 mars, le premier budget de l’histoire du gouvernement caquiste n’a pas prévu d’argent pour l’encadrement des stages. La « porte ouverte » évoquée en novembre dernier par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, demeure donc fermée pour le moment, du moins quant aux allocations budgétaires.

« On est insatisfait de voir que le gouvernement a fait le choix de rater l’opportunité de rassurer la population étudiante et les stagiaires quant à la mise en place de mesures [d’encadrement des stages] à l’automne », regrette le président de l’Union Étudiante du Québec (UEQ), Guillaume Lecorps. Le ministre Roberge s’est engagé, en janvier dernier, à se pencher sur la question cet hiver et à offrir des mesures concrètes en ce sens.

Selon Guillaume, il aurait réitéré cet engagement dans une entrevue avec un média au cours de la journée. « Pourquoi est-ce que les sommes ne sont pas présentes au budget pour qu’on puisse justement évaluer l’ampleur des mesures et avoir un engagement qui est clair et précis ?, s’interroge-t-il. L’absence de la question des stages dans le budget va peser lourd dans l’évaluation que la population étudiante et les stagiaires font du sérieux du gouvernement. »

Pour les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE), le lien de confiance semble déjà rompu. « Depuis novembre, chaque fois qu’une grève est adoptée, le ministre Roberge s’empresse à déclarer qu’il exclut le statu quo des scénarios, dénonce la militante du CUTE-UQAM Isabelle Cheng. Or c’est exactement le statu quo qu’il nous demande d’accepter un an de plus. » Elle qualifie d’« inexcusable » l’absence de fonds pour les stagiaires dans le budget d’aujourd’hui.

Maintenir le cap à l’UEQ

Pour l’Union, l’objectif du moment est de poursuivre la campagne Stagiaires en solde, initiative pilotée conjointement avec la Fédération étudiante du Québec (FECQ) militant pour un meilleur encadrement des stages dès l’automne. « C’est certain qu’on maintient le cap et que l’on continue à travailler pour mettre en place le volume et les mécanismes qui faut pour se faire entendre », assure-t-il.

Guillaume ajoute qu’en l’absence d’investissement au budget, le gouvernement devra expliquer à la population étudiante comment il entend réaliser ses engagements. Il précise également que l’UEQ va rapidement consulter ses associations membres afin de savoir comment elles entrevoient la suite des choses.

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Mise à jour : Quelques minutes après l’entrevue de Quartier Libre avec l’UEQ, le ministre Roberge a répondu aux critiques des étudiants via Twitter. « Les scénarios concernant la compensation et l’encadrement des stages seront déposés fin-avril », a-t-il promis. Ce dernier ajoute « avoir eu l’assurance du ministre des Finances que des sommes seront disponibles pour leurs donner suite dès la prochaine rentrée », sans toutefois préciser l’envergure de ces sommes.