L’UdeM et le cinéma de Dédé Fortin

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mercredi 17 mai 2017
L’UdeM et le cinéma de Dédé Fortin
André Fortin (au centre) avec les deux autres membres du groupe Les Colocs lors de l'enregistrement de leurs deux derniers albums, André Vanderbiest (à gauche) et Mike Sawatsky (à droite). (Photo: Wikimedia Commons | Z pelletier)
André Fortin (au centre) avec les deux autres membres du groupe Les Colocs lors de l'enregistrement de leurs deux derniers albums, André Vanderbiest (à gauche) et Mike Sawatsky (à droite). (Photo: Wikimedia Commons | Z pelletier)
À travers le parcours de personnalités ayant marqué le milieu culturel, Quartier Libre vous propose une série de chroniques explorant près de 140 ans de vie universitaire sur le campus. En vedette, la carrière du musicien André Fortin et l’influence de ses études à l’UdeM sur l’ascension de son groupe mythique, Les Colocs.

André Fortin n’est pas l’un de ces artistes qui se voient faire carrière en musique dès l’enfance. Venu à l’UdeM pour y entamer une formation en études cinématographiques qu’il termine en 1984, le futur leader des Colocs souhaitait réaliser des films. À cette époque, il s’intéresse à plusieurs aspects du milieu cinématographique et on le voit même faire ses débuts comme acteur dans le clip Libérez le trésor de Michel Rivard où il interprète le rôle d’un jeune homme un peu perdu.

Durant son parcours en cinéma, Fortin s’intéresse également beaucoup au montage, ce qui l’amènera vers sa première carrière. Dès 1985, il commence à travailler comme monteur pour des émissions telles que Surprise Sur Prise, 100 Limites et le bulletin d’information de Télé-Métropole, aujourd’hui TVA. Cet emploi ne satisfaisant que trop peu sa curiosité artistique, Fortin cherche à faire autre chose, par exemple explorer un autre médium.

Ainsi, avec son ami Éric Henry rencontré à l’UdeM, il décide rapidement de commencer à faire de la musique dans le groupe de rockabilly Les Sneakers. Fortin y joue de la batterie et commence à prendre goût à la scène. En parallèle, les deux jeunes hommes jouent également des compositions dans un style différent et en français dans les fêtes. Cette période pendant laquelle les deux amis partagent un appartement encourage Fortin à démarrer son propre groupe. Le nom « Les Colocs » s’impose rapidement pour celui-ci.

Une carrière musicale marquée par le cinéma

Aujourd’hui, on ne compte plus les succès de la formation. Des titres comme La rue principale, Julie ou encore Bonyeu sont encore en rotation dans plusieurs stations de radio du Québec. Les mélodies accrocheuses et l’esprit revendicateur de Fortin associés aux clips marquants qu’il réalise pour ces chansons contribuent à les rendre cultes pour un grand nombre de personnes. Expérimentant avec des techniques de cinéma plus inhabituelles comme le stop-motion pour Julie et le plan-séquence pour Tassez-vous de d’là, Fortin possède une patte unique. En l’initiant à l’œuvre de nombreux cinéastes, sa formation en études cinématographiques lui a donné un bagage indéniable pour réaliser ce genre de projets.

Mort en 2000, le chanteur des Colocs a su influencer un grand nombre de musiciens, mais également de cinéastes. Cela se sent chez des réalisateurs comme Jean-Philippe Duval qui tourna, en 2009, un film biographique sur Fortin. Marqué par plusieurs scènes laissant place à des expérimentations formelles, ce film se veut un hommage à l’amoureux du septième art qu’était Dédé Fortin. Duval ayant également étudié le cinéma à l’UdeM, la boucle est ainsi bouclée.