Festival Image + nation : cinq suggestions

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Par Frédéric Bouchard
vendredi 20 novembre 2015
Festival Image + nation : cinq suggestions
Photo : capture d'écran tirée de la bande-annonce du film The Summer of Sangailé d'Alanté Kavaïté
Photo : capture d'écran tirée de la bande-annonce du film The Summer of Sangailé d'Alanté Kavaïté
Du 26 novembre au 6 décembre se déroule la 28e édition d’Image + nation, un des festivals qui présente exclusivement des films lesbiens, gais, bisexuels, transgenres et queers (LGBTQ) à Montréal. Voici quelques suggestions de films à surveiller de près.

While You Weren’t Looking de Catherine Stewart

Dez et Terri sont un couple de deux lesbiennes d’origines ethniques différentes. Elles sont confrontées à des difficultés amoureuses lorsque leur fille Asanda s’amourache d’une autre jeune fille provenant d’un milieu socio-économique très différent du leur. Premier long métrage de la réalisatrice d’origine américaine Catherine Stewart, While You Weren’t Looking s’intéresse à l’expérience de l’homosexualité. Un thème rarement exploré dans le cinéma sud africain et qui dévoile également les inégalités sociales de ce pays. Rébellions, remises en question et réflexions queer illuminent ce long métrage, à la fois provocateur et sensuel. 

Fire Song d’Adam Garnet Jones

L’enjeu de la diversité est encore une fois à l’honneur dans ce film où Shane, un jeune Anishinaabe – appellation pour désigner le « peuple des origines » – doit choisir de quitter ou non sa communauté du nord de l’Ontario pour aller étudier au centre ville de Toronto. Il doit aussi déterminer lequel l’accompagnera entre sa petite amie ou le petit-fils du chef de la réserve duquel il est très proche. Le film est l’un des premiers à permettre à un cinéaste des premières nations de s’exprimer derrière la caméra. Il donne également la parole à un personnage autochtone queer et soulève des questions sur l’identité, la sexualité et l’importance des traditions. Fire Song est un premier long métrage qui sensibilise aux réalités et conflits des communautés amérindiennes. 

Raymond Gravel, un sacré curé ! de Patrick Brunette

Décédé le 11 août 2014 à l’âge de 61 ans, Raymond Gravel aura marqué les esprits. Cet abbé a remis en question les fondements de l’Église catholique, et milité pour le mariage homosexuel, le droit à l’avortement et l’euthanasie. Le film retrace le parcours de cet homme d’exception et tente de préciser ce qui l’a poussé à suivre cette voie et à s’affranchir des valeurs de son institution.

Take up the Torch de Mark Kenneth Woods et Michael Yerxa

À l’heure où l’intimidation se manifeste toujours dans le milieu sportif, Woods et Yerxa (de la télé-réalité 1 Girl 5 Gays diffusée sur MTV Canada) jettent un regard inspirant et engagé sur différents athlètes canadiens qui ont été victimes de sexisme ou d’homophobie au cours des dernières années. En empruntant une approche historique, le documentaire dévoile des entretiens de différents médaillés, dont Mark Tewksbury en 1998. L’occasion notamment de revenir sur la controverse des lois à caractères homophobes de la Russie pendant les jeux de Sotchi en 2014 (les athlètes devaient taire leur homosexualité afin d’éviter toute « propagande »). Le film propose de poser un regard nouveau sur le genre et la perception du milieu olympique.

The Summer of Sangailé d’Alanté Kavaïté

Après Abdellatif Kechiche dans La vie d’Adèle, c’est au tour de la Lithuanienne Alanté Kavaïté de raconter une brûlante passion entre deux jeunes adultes. Lors d’un événement aéronautique où elle témoigne de son amour pour les airs, Sangailé, 17 ans, fait la rencontre d’Auste, une charmante jeune fille extravertie. Chargé d’une photographie somptueuse, le long métrage met en scène avec sensualité et poésie la découverte d’un premier amour. The Summer of Sangailé profite du talent des deux actrices Julija Steponaityte et Aiste Dirziute et de la caméra lyrique de la cinéaste. Le film n’a décidément pas volé son prix de la meilleure réalisation au dernier Festival du Film de Sundance.