Réduire sa facture d’électricité et sauver la planète en 60 minutes ?

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Par Maud Mazaniello
mardi 24 mars 2015
Réduire sa facture d’électricité et sauver la planète en 60 minutes ?
La compagnie Durex propose de passer « Une heure pour la terre » au lit.
Crédit photo : Flickr.com/elias-quezada
La compagnie Durex propose de passer « Une heure pour la terre » au lit.
Crédit photo : Flickr.com/elias-quezada
Retenez bien la date, le 28 mars 2015 de 20 h 30 à 21 h 30 (heure locale) se tiendra dans les grandes villes du monde la neuvième édition de l'événement Une heure pour la Terre. Les citoyens du monde seront invités à éteindre les lumières et à débrancher les appareils électriques de leurs maison pendant 60 minutes, et ce, peu avant la 21e conférence climat 2015.

Cinq continents, 120 pays et 24 fuseaux horaires se joignent au mouvement écologique lancé par le World Wide Fund for nature (WWF). Pour la deuxième année consécutive, la marque de condoms Durex se joint à l’entreprise et présente une vidéo diffusée en ligne qui, marketing oblige, tourne l’événement à son avantage. Pour la bonne cause, Durex a démontré la façon dont le cellulaire pouvait améliorer la relation intime – après quelques témoignages (sensés) et un roulement de tambour, l’expert nous dévoile finalement que le téléphone et les autres appareils connectés rendent plutôt service à la libido… quand ils sont éteints.

Évidemment, les vidéos des campagnes de l’ « Heure de la Terre » de Durex et de WWF ne jouent pas dans la même cour. Toutefois, elles se rejoignent sur un point : toutes deux frôlent un peu la schizophrénie.

Chez WWF,on éteint, mais on reste connecté ? L’organisation non gouvernementale incite à se connecter et à partager l’événement avec des mots clés et autres mots-clics #uneheurepourlaterre ou #earthhour. Si je twitte pendant l’heure, je suis encore dans la course ?

Chez Durex, on fait un battage médiatique pour populariser cette campagne. Mais on peut pardonner à l’entreprise de surfer sur cette vague, sachant que le credo est plutôt bien trouvé, surtout pour les personnes qui se demanderaient quoi faire pendant une heure sans connexion ni lumière.

Malgré ces petites incohérences, la campagne nous implique dans son mouvement écolo sans difficulté, principalement par l’intermédiaire d’une opération séduction (d’un expert en la matière).

L’engagement rendu sexy

Le point d’honneur, en fin de compte, c’est bien de rendre un sujet attrayant en permettant au lecteur et à l’auditeur de s’y retrouver et de s’y reconnaître. 

Lancer une campagne militante amusante rend l’engagement plus cool pour Durex. Même chose pour les différents mouvements étudiants qui prennent de l’ampleur ces derniers temps, la participation garantissant un impact plus grand, sinon une belle réussite. La qualité de l’engagement et la quantité se croisent pour atteindre un objectif qui n’est pas des moindres : gagner des partisans pour s’allier à une cause commune.

C’est le ton de l’annonce du mouvement plus proche des ondes de la popularité qui assurera des mains levées et, par extension, un plus grand succès.

En définitive, aujourd’hui on laisse place à une communication séduisante qui remplace l’habituelle équation marketing du « business to consumers », par un concept plus personnalisé du « human to human », grâce au partage (sur la toile) d’histoires et d’émotions qui seront suffisamment sensés pour valoir une implication des personnes.

En bref

Pour sauver la planète… et un peu d’argent ce 28 mars, dans le cas où vous ne seriez pas à la maison sous la couette (dans le noir) comme le recommande la marque de condoms, rendez-vous à la patinoire Atrium Le 1000.  Vous pourrez y patiner à la lueur des bougies, ou encore passer à l’ecology fair au centre communautaire Victoria Hall dans Westmount pour une soirée de films et d’activités autour de l’événement annuel du WWF. Qu’on se le dise, quoi que vous décidiez, restez couvert !