Pouilleux, va te faire couper les cheveux

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Par Etienne Galarneau
mardi 25 novembre 2014
Pouilleux, va te faire couper les cheveux
Deux pouilles en cavale en sont à leur troisième album. (Courtoisie photo : Nicolas Gosselin)
Deux pouilles en cavale en sont à leur troisième album. (Courtoisie photo : Nicolas Gosselin)
L’obtention d’une troisième place pour le trio rock-progressif-excentrique Deux Pouilles en Cavale a sans doute été l’un des moments les plus imprévisibles de la dernière édition des Francouvertes. Forte du succès d’estime ayant suivi sa place sur le podium de ce concours de musiques émergentes, la troupe nous a offert le 8 novembre dernier son second album complet intitulé Tambour et temps morts.

Imprévisible ? Sans aucun doute. Le soir de la finale, j’ai croisé le batteur de la formation dans le Club Soda, un peu avant sa performance. Je lui ai demandé s’il s’attendait à une telle réponse du public, et il m’a répondu du tac au tac : « Je ne croyais même pas que nous ferions les quarts de finale. » Mais nous nous éloignons du sujet principal.

Il aura fallu cinq ans pour que le duo formé par Nicolas Gosselin (aussi membre du groupe PONI) et Pascal Rousseau nous offre la suite de leur disque homonyme. Entre-temps, il y a bien sûr eu les Francouvertes, mais aussi la parution du EP Votre cœur va manquer un pouls en 2013, ainsi que l’ajout au groupe du multi-instrumentiste Simon Gauthier (PONI, Les Guenilles) pour élargir le champ de possibilités de l’exploration du groupe.

Les dix-sept morceaux compilés sur le disque constituent un total de trente et une minutes d’exploration dans les genres et les styles. Aucune piste de l’album ne dépasse la marque des trois minutes. C’est dans un sentiment de course effrénée que s’enchaînent les titres qui nous plongent dans l’univers sonore des Pouilles.

L’album est entrecoupé de quelques intermèdes quasi théâtraux qui viennent bien affirmer l’imaginaire invraisemblable du groupe. Ces derniers ajoutent d’ailleurs de l’aplomb aux tubes de l’album, comme l’entraînante « Ouais mais là! », la surprenante « Le braconnier » ou encore l’hymnique « Courir nu ». On regrette cependant que certains de ces titres les plus marquants sont des reprises de pièces préalablement enregistrées sur leur précédent EP.

Cela n’empêche toutefois pas d’être impressionnés par la gymnastique acoustique proposée par les trois musiciens du Lac-Saint-Jean. On retrouve très bien sur Tambour et temps morts la chimie et le dynamisme qui ont fait leur réputation en spectacle.

Si les nominations pour le Gala alternatif de la musique indépendante du Québec (GAMIQ) de cette année sont sorties depuis un certain temps, il ne serait pas étonnant de voir le nom des Deux pouilles en cavale figurer parmi les finalistes de l’an prochain. L’album Tambour et temps morts est le produit de passionnés qui décident de se faire plaisir et de partager avec les auditeurs qui osent aller au-delà de la première écoute.