L’évaluation 40 ans plus tard

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Par Arthur Juchereau
mardi 18 novembre 2014
L’évaluation 40 ans plus tard
Crédit Photo: Courtoisie Université de Montréal
Crédit Photo: Courtoisie Université de Montréal
Avec la fin de session, arrive la saison des questionnaires d’évaluation de l’enseignement à l’UdeM. Une politique visant à réguler et à généraliser ces questionnaires avait été adoptée par l’Université en 1974. On peut se demander si, pour le 40e anniversaire de l’adoption de ces questionnaires, un passage vers un formulaire numérique ne serait pas envisageable, à l’instar de ce qui se fait à l’UQAM.

Les questionnaires d’évaluation, qui doivent être remplis par tous les étudiants pour chacun de leurs cours, génèrent une quantité importante de travail. Notamment pour le Bureau d’évaluation de l’enseignement et des programmes d’études (BEEPE), mais surtout pour les techniciens en gestion des dossiers étudiants (TGDE) des différentes facultés, qui doivent coordonner la distribution et la saisie des feuilles-réponses.

Il est ici question d’environ 200 000 questionnaires à gérer chaque année. « L’enjeu, mine de rien, ce sont les coûts qui sont associés à ces opérations, explique le conseiller en évaluation au BEEPE Frédéric Lapointe. Les feuilles-réponses, elles-mêmes, coûtent de l’argent. Le temps des TGDE qui gèrent ça coûte aussi de l’argent. »

Support physique contre numérique

Le papier présente certains avantages par rapport à une solution numérique. Il assure de fait l’anonymat aux étudiants et il permet également de s’assurer que les étudiants le remplissent, du moins pour ceux qui sont présents en cours. Il est utilisé depuis de nombreuses années au sein de l’UdeM, le rendant parfaitement maîtrisé, et une révision des systèmes a même été faite en 2005.

D’un autre côté, une fois un système informatisé en place, l’acquisition et le traitement des données ne nécessiteraient plus aucune intervention humaine. Les réponses pourraient être anonymes au même titre que pour le papier, et un tel système permettrait également d’offrir des possibilités supplémentaires dans l’interprétation des données.

Il faudrait par contre trouver une solution pour inciter les étudiants à répondre aux questions. « C’est ce qui explique que l’Université de Montréal avance prudemment dans cette question-là, assure Frédéric Lapointe. Il y a 5 ou 10 ans, certaines universités ont fait un virage tout en ligne, et le virage a été raté, car les taux de réponse ont été beaucoup trop faibles. Certaines de ces universités sont même revenues au papier pour renflouer les taux de participation. C’est une situation que l’on cherche à éviter. »

Des projets pilotes sont en cours dans certaines unités. Frédéric Lapointe évoque des départements qui utilisent une combinaison de questionnaires en ligne et en classe. « Je pense à pharmacologie, à nutrition, à microbiologie, à la Faculté de pharmacie, théologie. La situation est variable. Parfois ça se passe très bien et parfois moins»

L’UdeM souhaite conserver un système de questionnaires qui soient remplis par une majorité d’étudiants. Elle aurait énormément à gagner à passer au tout en ligne, mais pour cela elle doit d’abord trouver l’incitatif qui motiverait les étudiants à remplir ces questionnaires. Cela pourrait être de ne délivrer leurs notes qu’aux étudiants les ayant remplis. Mais il serait dommage d’en arriver à de telles mesures.