La rentrée littéraire : faire son parcours

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Par Marie-France Mercier
samedi 13 septembre 2014
La rentrée littéraire : faire son parcours
La libraire Josianne Létourneau de chez Olivieri rappelle que la rentrée littéraire concerne autant le genre scolaire, théorique, classique, populaire, audacieux, contemporains que policier par exemple.
La libraire Josianne Létourneau de chez Olivieri rappelle que la rentrée littéraire concerne autant le genre scolaire, théorique, classique, populaire, audacieux, contemporains que policier par exemple.
Amorcée depuis peu, la rentrée littéraire s'annonce mouvementée cette saison-ci avec un programme chargé et plein de promesses : lancements, expositions, rencontres et, bien sûr, beaucoup de nouveautés. Les étudiants n’ont qu’à bien se tenir !
Durant cette rentrée littéraire, le roman sera toujours à surveiller, notamment celui de Catherine Mavrikakis La ballade d’Ali Baba. Du côté de l’essai, l’éducation sera à l’honneur avec la présentation du nouveau livre du collectif dirigé par Gabriel Nadeau-Dubois, Libres d'apprendre.

Dans les librairies, les préparatifs de la rentrée littéraire automnale sont en branle dès la fin du printemps. Josianne Létourneau, libraire chez Olivieri, en a déjà connu 25. « Les libraires rencontrent les éditeurs et les distributeurs, lesquels partagent et présentent les nouvelles parutions, affirme-t-elle. Le but de ces rencontres est de bien préparer les libraires aux différentes sorties. »

Durant cette rentrée littéraire, le roman sera toujours à surveiller, notamment celui de Catherine Mavrikakis La ballade d’Ali Baba. Du côté de l’essai, l’éducation sera à l’honneur avec la présentation du nouveau livre du collectif dirigé par Gabriel Nadeau-Dubois, Libres d’apprendre.

La rentrée littéraire attise la curiosité de plusieurs étudiants. « Je lis des articles sur les nouveautés à venir. Je suis abonnée à ‘‘Poème Sale’’ sur Facebook et je lis tout ce qui s’offre par rapport à la rentrée via les réseaux sociaux », affirme Joanie Aubin. L’étudiante en littératures de langue française affirme aimer se tenir au courant.

Au département des littératures, les étudiants aiment à mettre leur nez hors des livres pour vivre leur rentrée littéraire. Pour eux, la rentrée ne va pas nécessairement de pair avec l’achat et la lecture de nouveautés. C’est plutôt un temps pour s’activer et pour s’organiser. « C’est rare que je suis les nouveautés littéraires, mais je suis bien partant pour les événements, comme le lancement du Pied – notre revue de création –,celui du livre de Mavrikakis, question de voir de quoi il en retourne », explique l’étudiant en troisième année Pierre-Olivier Marinier-Leseize.

Pour les étudiants en lettres, une bonne rentrée littéraire consiste à aller au lancement de la revue de création Le Pied. Prévu le 17 septembre, le lancement aura lieu au bar Les Pas Sages, à 19h30. Comme à l’habitude, auteurs ou interprètes liront au micro les textes des étudiants dans une ambiance conviviale. C’est une soirée pour le moins attendue.

Hors des livres

Chez Olivieri, on a compris l’importance de dynamiser la littérature et d’en faire un événement en soi. À la librairie, on multiplie les lancements, les causeries et les tables rondes. « Des événements liés à la rentrée donnent un caractère particulier à celle-ci et nous permettent de donner une vitrine active sur la littérature tout en participant à la mise en valeur des œuvres et des auteurs, ce qui contribue à les rendre accessibles au public », explique la libraire Josianne Létourneau.

Il est ainsi possible de vivre la littérature d’une manière qui n’implique pas toujours la lecture, une manière qui n’est pas inconnue à la communauté universitaire. Ce mois-ci, au Carrefour des Arts et des Sciences, a lieu l’exposition Mauvaises lectures et beaux livres. Elle présente des livres altérés par la censure et met de l’avant l’aspect tant visuel que littéraire. Les marques de sévices sont tout aussi signifiantes que les mots.

Le Festival international de la Littérature (FIL) travaille aussi à la dynamisation de la littérature. Ce festival, qui s’échelonne du 12 au 21 septembre à Montréal, encourage création, diffusion et réflexion, et ce, autour de tous les genres littéraires. La force du FIL réside fort probablement dans son caractère multidisciplinaire et performatif; théâtre, musique, danse et cinéma rencontrent la littérature. Par exemple, dans le cadre du projet De la couleur des mots, des auteurs sont invités à écrire de courts textes en s’inspirant d’œuvres visuelles. Le FIL propose également des rencontres, des projections cinématographiques, des spectacles et des lectures.

Si votre connaissance de la rentrée littéraire se limite à la constatation d’un grand arrivage de livres nouveaux en librairie, sachez que ce phénomène s’inspire largement de nos cousins les Français. Forts d’accorder une place prépondérante à la littérature, les Français font de la rentrée littéraire un moment-clé pour présenter les nouveautés, mais aussi les auteurs et les oeuvres en lice pour les prix littéraires, notamment le Prix Goncourt. Certes, cette période est un grand coup de publicité, laquelle interpelle tous les acteurs de la chaîne éditoriale : auteurs, éditeurs, producteurs, distributeurs, libraires… et surtout les lecteurs. Tous sont appelés à réfléchir sur la littérature contemporaine, mais dans la perspective de la postérité. Qui sera le grand écrivain de demain? Au Québec, le questionnement demeure, et on profite de la rentrée pour présenter les titres à surveiller et les lancements à courir.