Une participation décevante?

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Par Dominique Cambron Goulet
mercredi 9 avril 2014
Une participation décevante?
plusieurs événements à saveur politique ont eu lieu sur le campus dont un débat sur l’enseignement supérieur. (crédit photo : Isabelle Bergeron)
plusieurs événements à saveur politique ont eu lieu sur le campus dont un débat sur l’enseignement supérieur. (crédit photo : Isabelle Bergeron)

Pour la première fois de l’histoire du Québec, des étudiants de partout dans la province ont pu exercer leur droit de vote à même leur université ou leur cégep, les 28 mars, 1er, 2 et 3 avril derniers. À l’UdeM, environ 4 000 personnes ont participé au scrutin sur le campus.

 «Je suis vraiment contente de pouvoir voter ici, affirme l’étudiante en relations industrielles Elizabeth Dallaire. Je viens de l’Abitibi, et ça me permet de voter comme si j’étais dans ma circonscription d’origine, puisque je suis très attachée à ma région. Je compte d’ailleurs y retourner.»

La mesure annoncée par le directeur général des élections du Québec (DGE) le 5 mars dernier visait à permettre à des étudiants qui fréquentent un établissement d’enseignement supérieur éloigné de leur lieu de résidence de voter. Néanmoins, tous les étudiants étaient en mesure de le faire. «C’est vraiment pratique, indique l’étudiante en médecine Maude Cigna. Moi, je viens de Crémazie, mais c’est quand même moins long d’y aller pendant une pause de cours.»

Au total, le DGE avait estimé que 17 000 électeurs potentiels auraient pu se présenter à l’UdeM pour voter. «Nous aurions souhaité une plus grande participation que 4000 personnes, indique le directeur de scrutin de la circonscription d’Outremont, Yannick Auer, lequel est également chargé du vote sur le campus. Considérant que c’est la première fois, c’est tout de même bien, surtout que la plupart des étudiants votaient pour une circonscription extérieure à Outremont. Ils n’auraient peut-être pas pu voter autrement.» À la grandeur de la province, c’est environ 55000 étudiants qui se sont exprimés.

Après une première journée plus ou moins réussie, avec 700 votants seulement, le taux de participation a augmenté par la suite pour atteindre plus de 1200 le 1er et le 2 avril. «Le vendredi n’est pas une bonne journée puisqu’il y a peu de cours, juge le coordonnateur aux affaires externes de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM), Vincent Fournier-Gosselin. Même si le chiffre de 4000 votants peut sembler faible, j’ai ressenti un réel intérêt des étudiants à aller voter.»

Mauvaise communication?

M. Auer croit que c’est peut-être un manque de publicité ou de communication qui a affecté le taux de participation. « Beaucoup de gens pensaient que ce n’était que pour les résidents d’Outremont», relate-t-il.

Pourtant, la FAÉCUM avait mis sur pied une campagne d’information afin d’inciter les étudiants à aller voter. « C’est une nouvelle mesure, note Vincent. Je suis satisfait de notre travail, mais au cours des prochaines années, nous devrons informer encore davantage sur la possibilité de voter sur le campus.»

La Fédération transmettra les commentaires des étudiants au DGE dans le but d’améliorer la procédure. «Il faut faire un bilan sur l’achalandage de chaque bureau de vote, précise Vincent Fournier-Gosselin. Mais je suis con – vaincu que le vote sur le campus doit revenir.»

Yannick Auer est persuadé que le vote sur les campus sera de retour aux prochaines élections provinciales. « Cela a été une expérience positive ; tous les électeurs étaient enchantés, affirme-t-il. Ça m’étonnerait que ce ne soit pas renouvelé, surtout que c’est maintenant inscrit dans la loi électorale. »

Plus de 175 bureaux de scrutin ont été formés pour l’occasion dans les cégeps, écoles professionnelles et universités du Québec. L’UdeM à elle seule en comptait huit.

 

Plusieurs étudiants de l’UdeM, de HEC et de Polytechnique se sont présentés aux dernières élections provinciales. Toutefois, un seul s’est hissé à la tête de sa circonscription. Simon Jolin- Barrette a défait le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie sortant, Pierre Duchesne, dans la circonscription de Borduas.

Plusieurs étudiants de l’UdeM, de HEC et de Polytechnique se sont présentés aux dernières
élections provinciales. Toutefois, un seul s’est hissé à la tête de sa circonscription. Simon Jolin-
Barrette a défait le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et
de la Technologie sortant, Pierre Duchesne, dans la circonscription de Borduas.