72 heures chrono

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Par Katia Gaid
vendredi 2 décembre 2016
72 heures chrono
Huit équipes composées entre deux et six membres ont participé au concours. Crédit photo : Courtoisie Maude Auberson-Lavoie.
Huit équipes composées entre deux et six membres ont participé au concours. Crédit photo : Courtoisie Maude Auberson-Lavoie.
Du 18 au 21 novembre derniers, les étudiants de Montréal étaient invités à participer à la première édition du concours 72 h Film Maker, organisé par le comité HECinéma. Les équipes participantes ont eu trois jours pour réaliser un court-métrage présenté à un jury composé de professionnels du milieu.
« Le fait de devoir travailler avec les contraintes en peu de temps force la créativité. »
Maude Auberson-Lavoie, étudiante au baccalauréat en études cinématographiques à l’UdeM.

Inspirée du concours mondial 48 Hour Film Project, l’initiative est le résultat de la création du comité HECinéma il y a un an et demi. « Avec ce comité, l’idée est d’introduire une culture cinématographique à HEC, explique la présidente de HECinéma et étudiante au baccalauréat en finance à HEC, Adélaïde Morillot. On cherchait un évènement intéressant pour se faire connaître et ouvert à tous les étudiants. » Ce concours s’adressait donc à quiconque était passionné par le cinéma, amateur ou professionnel.

Le principe était simple. Un jus de pomme, un superhéros et la réplique « Flûte ! Je l’ai fait tomber » devaient apparaître dans le court-métrage. Ces éléments ont été dévoilés aux équipes lors de la soirée de lancement du concours, le 18 novembre dernier. « Je pense que c’est une initiative extraordinaire. C’est une très belle occasion pour que les étudiants s’exercent à créer une œuvre en très peu de temps, déclare la professeure au Département d’histoire de l’art et membre du jury Isabelle Raynaud. Les contraintes étaient drôles et on a eu huit courts-métrages entre 3 et 5 minutes très inventifs et amusants. ». Les participants ont pu utiliser le matériel qu’ils voulaient et ont disposé d’une totale liberté pour construire leur scénario et choisir un lieu où filmer, tant que le court-métrage était livré dans les 72 h qui suivaient.

Contraintes et inventivité

Si les participants ont pu préparer leur matériel et penser à un lieu de tournage, il restait difficile d’élaborer un scénario à l’avance sans connaître les trois contraintes imposées. « Le fait de devoir travailler avec les contraintes en peu de temps force la créativité », estime l’étudiante au baccalauréat en études cinématographiques à l’UdeM et participante au concours, Maude Auberson-Lavoie*. Pour les étudiants, cette difficulté s’est finalement avérée bénéfique et formatrice.

« L’avantage de cette expérience est que l’idée générale est prise en compte, plus que la technique », estime l’étudiant au baccalauréat en études cinématographiques Guillaume Vidal. L’originalité du scénario est, selon lui, le critère le plus important. Il s’agit d’un bon incitatif pour les moins expérimentés et les moins équipés qui participent à un concours de films pour la première fois.

Les critères établis par la présidente du jury, étaient entre autres, l’audace, l’image et le respect des contraintes. « Pour les qualités techniques, on en a tenu compte en les contextualisant bien dans le fait qu’ils n’avaient que 72 h et tous des équipements différents, avoue-t-elle. Sinon, l’originalité était importante, la cohérence, si ça nous touche. Puis, on est des gens de cinéma, donc on reconnaît un bon film lorsqu’on en voit un. »

Une production rapide

Ce n’est que lors de la soirée même du lancement que le processus de création s’est réellement mis en marche. « Nous avons décidé de ne pas nous attribuer de rôle précis, explique Guillaume, de ne pas avoir de caméraman ou de réalisateur attitré pour être plus efficaces. Tout le monde connaît bien toutes les sphères techniques. »

Ce que Guillaume craignait le plus avant le début du concours, c’était de ne pas trouver d’acteurs disponibles. « Être nos propres acteurs, c’est le pire qui puisse arriver parce qu’on ne peut pas réaliser en même temps, à moins d’être très talentueux, soulève-t-il. Mais ce qui a été le plus contraignant, c’est la température, puisque nous avons choisi de filmer à l’extérieur. Samedi, il fallait composer avec le brouillard et adapter notre scénario en conséquence. » Dans ce contexte, chaque minute était précieuse et reporter le tournage à un autre moment n’était pas envisageable. Les acteurs ayant répondu à l’appel, l’équipe a pu clore le projet en moins de 72 h, en comptant 3 h pour le tournage et 4 h pour le montage.

* Maude Auberson-Lavoie a déjà collaboré à Quartier Libre en tant que photographe.

kk