Titre Manquant

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Par Catherine.Couturier
mardi 22 mars 2011
Titre Manquant

Ce n’est pas tout les jours que l’on entend parler de gigue. Au mieux, on la relègue quelque part entre le « rigodon » et la dinde du temps des fêtes. Et pourtant… l’espace Tangente présente à la fin du mois de mars la quatrième édition de la Biennale de gigue contemporaine, ou comme on l’appelle dans le milieu, « la BiGiCo ».

La gigue est morte, vive la gigue contemporaine ?


La gigue qu’on y verra est loin de celle que nos ancêtres dansaient dans leur salon. Les corps se libèrent, la musique se diversifie, les accessoires sont intégrés. Malgré cela, Lük Fleury, fondateur de la Bigico, souhaite conserver une caractéristique primordiale de cet art traditionnel. « Si la gigue s’est développée à travers les siècles, c’est par son aspect communautaire, alors que les gigueux se promenaient de village en village et échangeaient des pas. Si on veut actualiser la gigue, ça doit passer par cet aspect-là», explique ce pionnier du mouvement de la gigue contemporaine.

C’est donc en formant de nouveaux chorégraphes qui prendront la relève que celui-ci assure la pérennité du mouvement. Cette année, on pourra y voir trois nouveaux chorégraphes et d’autres plus aguerris. En tout, onze chorégraphes viendront présenter leur vision de la gigue. L’âge des danseurs ? Entre 20 et 40 ans.

Mais si la gigue s’actualise, le lien avec la tradition reste. La plupart des artistes proviennent d’ailleurs du milieu folklorique et ont fait leurs premiers pas dans les troupes de danses traditionnelles. D’autres sont passées par la danse contemporaine et y ont incorporé cet art percussif. Pas question donc de rejeter la filiation avec la gigue « traditionnelle », ni d’évoluer vers autre formes comme le body-clapping, le gumboots ou la claquette. Mais, affirme Lük Fleury, pour que la gigue continue à évoluer, il faut lui donner une plate-forme à l’extérieur des groupes de folklore.

Un espace privilégié


La collaboration de Lük Fleury avec Tangente ne date pas d’hier. En 1998, la directrice artistique Dena Davida invite Lük Fleury à y présenter un premier spectacle¸ intégrant la gigue au théâtre. De cette première opportunité découlera une série de spectacle, puis la Biennale. À tous les deux ans, donc, on y présentera un panorama de la gigue … qui se danse aujourd’hui.

La gigue s’avère donc plus vivante qu’on ne l’aurait cru. Elle s’anime, se transforme, se fait réinterpréter par des jeunes passionnés. Envie de la redécouvrir ? Rendez-vous à Tangente, dès le 31 mars !

La Biennale de gigue contemporaine (BIGICO)

Pour voir la programmation complète, visitez la page Facebook de Bigico

31 mars au 10 avril 2011 à Tangente

Claquette ou gigue ?

La claquette provient, comme la gigue, des traditions anglaises et irlandaises de gigue, mais s’est développée aux État-Unis y incorporant les traditions africaines. Elle s’exécutait au départ sur de la musique jazz. La gigue québécoise, elle, est surtout accompagnée de musique traditionnelle (violon, accordéon, harmonica, guitare, etc.). Ce n’est que récemment que des numéros de gigue a cappella ont été créés. Les chorégraphes de la Biennale, quant à eux, se permettent de nombreuses libertés avec la musique, et abandonnent également parfois les souliers « ferrés » traditionnels. Out également les costumes « folkloriques » — les chorégraphes deviennent libres de personnaliser à volonté cet art centenaire !