Titre Manquant

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Par Alexandre Paul Samak
mercredi 15 décembre 2010
Titre Manquant

Fan de Nip/Tuck, je pensais avec The Silicone Diaries de Nina Arsenault retrouver la force de cette série sur scène. Rien à voir. Comme quoi un nom est trompeur. The Silicone Diaries, est l’histoire de son auteure, une femme transsexuelle*, de sa transformation pour devenir. Une mutation spontanée.

Plongé dans le bouillon originel du silicone, la cellule Nina doit évoluer, se faire une place. Il serait pourtant facile de croire qu’il s’agit tout simplement d’un garçon qui veut devenir femme. Cette pièce nous parle d’une femme qui veut être dévorée comme ces femmes dans les magazines que ces ados s’arrachent et déchirent, désirent conquérir. Elle croquera les hommes. C’est une mise en place dans la chaîne alimentaire sexuelle.

Biologiquement, on dit qu’une cellule se divise. Divisant son histoire en sept contes, Nina les narre d’une voix sensuelle, jouant du tremolo des tons entre la nostalgie et l’humour, la tragédie et le rêve. Du passage du chat porno à l’acceptation totale d’un nouveau corps par le biais d’un vélo d’appartement, les moments s’enchaînent, se dilatent, laissant apparaître celle qui ne serait restée qu’une poupée plastique. Nina gagne de ses aventures de nouveaux attributs, de l’expérience, une apparence. Une apparence trompeuse pour les amis mais une apparence révélatrice pour Tommy Lee. Le bistouri a su façonner le fascinant. Et si cette métamorphose que l’on pourrait qualifier de contre-nature n’était en fait qu’un darwinisme artificiel? Malgré la doigt qui pointe, Nina aurait-elle réussi à intégrer l’ordre naturel?

*Il est convenu d’appeler une personne transsexuelle selon son identité profonde et non biologique. Ainsi, on dira « femme transsexuelle » si un homme devient femme et « homme transsexuel » si une femme devient homme.

 

The Silicone Diaries par Nina Arsenault du 14 au 18 Décembre 2010 au Théâtre La Chapelle. Texte en anglais.