Titre Manquant

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Par Aude.Garachon
jeudi 21 octobre 2010
Titre Manquant

Bruissements, froissements, détonations, chuchotements, clapotis, crissements, grésillements… Hallucination sonore et délire musical avec Myra Melford Trio à l’OFF Festival de Jazz.

Samedi soir dans l’élégante et chaleureuse Salla Rossa. Du bruit, des verres qui trinquent,  des rires et de la Boréale.  La lumière se tamise, tout le monde rejoint ses tables. Silence, projecteur, Myra Melford.

Myra est originaire de Chicago : une vingtaine d’albums derrière elle, une grande carrière sur scène, la pianiste a roulé sa bosse dans le monde du jazz. Elle est accompagnée de deux improvisateurs montréalais, le trompettiste Elwood Epps, et le violoniste Josh Zubot. Un violoniste dans un trio de jazz ? Déconcertant.

 C’est alors que se produit une chose étrange : le bruit du vent dans les arbres, un train entrant dans une gare, des feuilles qui tombent, le clapotis de l’eau… on entend tout ça en même temps à la Salla Rossa.  Myra Melford est courbée sur son piano à queue : elle claque les cordes, frappe les touches avec la tranche de la main, de gauche à droite… on dirait que la pianiste joue du xylophone.  Le trompettiste étouffe le son, en créant des bruits d’aspirations ; quant au violoniste, il utilise son instrument comme un possédé, agitant son archet avec frénésie. Une musique expérimentale, poétique,  une exploration des sons….mais difficile d’accès. A la fin du premier morceau, de nombreuses personnes sortent de la salle.

Deuxième morceau : la musique s’échauffe, les notes sont stridentes et fiévreuses, le son, discordant, angoissant. Le violon fait presque mal aux oreilles. Puis une mélodie plus mélancolique. Pendant que Myra Melford entonne un solo magnifique, Josh Zubot imite le chant d’un oiseau. On sent une grande maîtrise technique derrière tout ça. Les artistes fonctionnent sans filet, sans partition. Ils semblent tous les trois dans leur bulles, des bulles qui se croisent, éclatent parfois, se rapprochent.

Il y a de l’imagination de l’improvisation, du rythme, du romantisme….mais quelque chose cloche. Pas assez d’interaction avec le public peut-être ? Une musique trop expérimentale ? On s’y perd un peu.